Organisation sanitaire 2022-2027 : Le Pays insiste sur le pôle de santé privé unique

Le nouveau schéma d’organisation sanitaire (SOS) pour la période 2022-2027 est « volontairement plus opérationnel et plus ciblé » que le précédent SOS 2016-2021. (Photo : archives LDT)
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Selon le projet de délibération qui sera présenté aux représentants de l’assemblée de la Polynésie française ce jeudi 15 décembre en commission de la Santé, le nouveau schéma d’organisation sanitaire (SOS) pour la période 2022-2027 est “volontairement plus opérationnel et plus ciblé” que le précédent SOS 2016-2021.

Ce document a pour objet de prévoir les évolutions nécessaires de l’offre de santé, afin de satisfaire de manière optimale la demande de santé. Il fixe des objectifs en vue d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’efficience de l’organisation sanitaire “dans le respect de la maîtrise de l’évolution des dépenses de santé.”

La rapporteure Monette Harua explique qu’un bilan approfondi du SOS réalisé en 2021 montre que seule la moitié des actions ont été finalisées. “L’idée d’actualiser le SOS 2016-2021, plutôt que d’en rédiger un nouveau, s’est imposée”, précise la représentante Tapura aux îles du Vent. “Des freins ont été identifiés, tels qu’un déficit de gouvernance, une sous-évaluation des difficultés, un planning optimiste, un déficit de transversalité et de coordination interministérielle, des actions trop théoriques notamment en matière de prévention, ou un manque de financement.

Les actions les plus abouties concernent l’amélioration de la santé primaire dans les archipels et l’adaptation de l’offre de soins à l’évolution des besoins des usagers. Le SOS 2022-2027, qui est donc pensé principalement comme une mise à jour du précédent, intègre et complète les 28 actions non initiées ou non terminées, réparties dans cinq axes.

“Une stratégie hospitalière à long terme

Il vise d’abord à renforcer le système de santé polynésien, en particulier la gouvernance et les mécanismes de prise de décision, mais aussi à offrir “un meilleur encadrement de l’évolution des dépenses de santé afin de les contenir à un niveau acceptable et gérable“. A cette occasion, il est proposé d’assurer un meilleur contrôle de la qualité et de la sécurité des soins et des pratiques.

Le deuxième axe entend  rendre l’offre de soins “accessible au plus grand nombre”, par la modernisation des structures de soins de proximité de la Direction de la santé. Afin de garantir un accès durable à l’hospitalisation, le projet de rapport évoque une “stratégie hospitalière à long terme” qui devra préciser l’articulation entre établissements de niveaux de soins différents et “favoriser le rapprochement des petites structures hospitalières privées en un pôle de santé privé unique”.

La stratégie triennale des systèmes d’information du Pays a été réactualisée. Le projet « dossier patient informatisé (DPI) » public est en phase de déploiement à l’hôpital et à la Direction de la santé. L’observatoire de la santé qui n’a pu être créé, principalement à cause de la période Covid, doit maintenant se structurer.

Le SOS 2022-2027 propose enfin le déploiement d’un espace numérique de santé permettant de partager les données de santé et les dossiers médicaux avec une sécurité optimale et la systématisation de la télémédecine pour améliorer l’accès aux soins.

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Santé : le retour de la prévention ?

Le troisième axe veut poursuivre la mise en œuvre de la politique de prévention et de promotion de la santé. “La transition démographique de ces dernières années en Polynésie s’est accompagnée du développement inquiétant des pathologies de « surcharge » et des affections liées au mode de vie”, souligne Monette Harua. Ces maladies pouvant être largement prévenues par la prévention et la promotion de la santé, un plus grand impact est attendu en termes de diminution de leur prévalence.

L’idée est notamment de renforcer les dispositifs réglementaires existants sur le tabac, l’alcool, et l’alimentation, et de cibler les efforts de promotion de la santé prioritairement sur les pathologies affectant lourdement la santé des Polynésiens.

Le quatrième axe parle de développer des parcours de soins dirigés vers les trois groupes de pathologies complexes : l’obésité et le diabète, les cancers et les pathologies mentales. Enfin, le SOS 2022-2027 souhaite accompagner le développement de la filière e-santé, qui a commencé à se structurer dans le cadre du SOS 2016-2021.