Pas de chance pour Herenui et carton plein pour Indira la Guadeloupéenne

Herenui en costume régional : robe motifs tatau. (Photo : Philippe Binet)
Herenui en costume régional : robe motifs tatau. (Photo : Philippe Binet)
Temps de lecture : 4 min.

L’élection de Miss France 2023 qui a couronné Indira Ampiot, Miss Guadeloupe, est, à n’en pas douter, un autre tournant dans l’histoire de cet événement à la popularité médiatique et légendaire. Dix-sept ans après que Sylvie Tellier a succédé à Geneviève de Fontenay, voici Cindy Fabre aux commandes et sous la houlette d’Alexia Laroche-Joubert. Une autre page vient d’être tournée à Châteauroux-Déols, lors d’une somptueuse soirée placée sous le signe du Septième Art.

De retour cinq ans après au MACH36, aux confins de la préfecture de l’Indre, le show Miss France a fait du Hollywood, tant les décors et tableaux se sont voulus plus éblouissants que d’habitude. Franck Broqua, le réalisateur, s’en est donné à cœur joie. On a ainsi, avec les trente candidates, revisité en dix tableaux Titanic, Harry Potter, Avengers, Amélie Poulain, etc. En prime, l’arrivée sur scène, suspendue à un fil, d’une miss pour lancer le tableau Avengers. On a ainsi pu découvrir Herenui dans le tableau Titanic, tout de bleu (océan) vêtue, puis magicienne et séduisante dans Harry Potter, enfin parisienne dans Amélie Poulain. Fière également dans le tableau des costumes régionaux, cette fois en robe tatau fort originale. (Cette dernière séquence n’étant pas malheureusement en « live »).

Sur scène, pour rythmer les défilés, l’incontournable et efficace Jean-Pierre Foucault, qui cette année s’est retrouvé en duo avec Sylvie Tellier, en partance pour une autre carrière et qui a eu droit à de chaleureuses ovations du public. Très émue, face à son mari et ses enfants en salle, Sylvie Tellier a d’abord remercié Geneviève de Fontenay et, bien sûr, Jean-Pierre Foucault qui l’a accompagné sur scène si longtemps. Elle a surtout exprimé sa joie d’avoir géré les miss France pour qui elle a consacré jusqu’à sa vie de famille.

La grosse déception

Les choses sérieuses ont commencé lors du défilé en maillot une pièce, suivi d’un retour sur scène en robe longue pour le premier suspense : l’annonce de la sélection par un jury quelques jours auparavant des 15 demi-finalistes. Côté Tahiti on retient son souffle : la vingtaine de Polynésiens, dont les représentantes du comité Miss Tahiti, Tumateata Buisson et son père, entre autres. Mais, c’est Martinique qui termine la liste : Deuxième antillaise avec Miss Guadeloupe. C’est la stupeur dans le camp tahitien. Le père de Herenui se mure alors dans un silence qui en dit long sur sa déception. Il refuse tout commentaire, comme écrasé. Il n’attend pas la fin du spectacle.

Dès lors, le jury – conduit pour la troisième fois par Francis Huster – va choisir en sélectionnant 5 finalistes à parité avec le vote du public (A noter qu’au pied levé, c’est l’humoriste, Bérengère Krief, qui a dû remplacer son alter ego, Camille Lellouche). Notons au passage que parmi les jurés, Clarisse Agbegnenou, venue à Tahiti début 2022, ainsi que Marine Lorphelin, Miss France 2013 et amoureuse du fenua, n’ont donc pas eu l’occasion faire pencher la balance ? Qui sait ?

On nous avait promis une surprise et ce fut Carla Bruni en duo avec Gims (que Tahiti a applaudit en septembre dernier à Toa’ta). Une première pour « Demain », balade envoûtante et tendre composée sur mesure pour la voix de Carla par Gims. On ne pouvait que mieux réussir ce lancement, vu l’audimat de la soirée Miss France ! Tandis que Gims devait s’envoler dimanche pour le Qatar et y interpréter une chanson pour au moins un milliard d’auditeurs !

Le verdict tombe plus tard pour désigner les finalistes : Miss Franche Comté, Miss Guadeloupe, Miss Nord-Pas-de-Calais, Miss Auvergne et Miss Martinique. Le vote est relancé tandis que les miss jouent à James Bond. Quand, autre surprise, on retrouve Jean-Pierre Foucault déguisé en Elton John et au piano !

Et c’est cette fois-ci, sans surprise aucune que jury et public offre la couronne 2023 à Miss Guadeloupe, Indira Ampiot, dix-huit ans et native de Basse-terre. Cindy Fabre annoncera d’ailleurs à la conférence de presse que, jamais, dans l’histoire de Miss France, une candidate avait fait l’unanimité jury-public avec le maximum de points ! Un record. Pour sa part, Indira a confié qu’elle rêverait d’aller retrouver Herenui à Tahiti en juin prochain, lorsque notre miss transmettra sa couronne. N’oublions pas, en effet, que Herenui est toujours Miss Tahiti 2022.

Du côté du comité Miss Tahiti, on relativise avec philosophie. Il y a bien longtemps que Tahiti n’avait pas eu de chance quand on sait le nombre titres de dauphines ou Miss France que le pays a obtenu ces dernières années.

De notre correspondant à Chateauroux,

Philippe Binet

Temateata Buisson : “Je suis fière de son parcours”

“Herenui a fait preuve de beaucoup de courage et de détermination pour la préparation de Miss Tahiti, mais aussi pour la préparation à Miss France. Cela dit, on a joué le jeu, mais on ne peut pas forcément gravir toutes les marches du podium. En tout cas, aujourd’hui, en tant que coach du comité Miss Tahiti et Miss Tahiti 2021, je suis fière de son parcours et elle peut aussi être très fière d’elle. Et puis cela ne s’arrête pas là. Elle reste Miss Tahiti 2022, et elle aura tellement d’autres beaux projets à vivre. Et puis Miss Tahiti un jour, Miss Tahiti toujours. »

Même, analyse chez Kamakea Balderanis, du comité Miss Tahiti, qui estime que Herenui peut être fière de son parcours, d’autant qu’elle avait mis beaucoup d’elle-même dans la course à la couronne de Miss France.