Le conseil d’administration du centre hospitalier de la Polynésie française s’est réuni ce jeudi 12 janvier pour la quatrième fois, dans le but de voter le budget de l’hôpital. Cette fois la séance fut concluante. Un budget global de plus de 30 milliards de francs a été fixé pour l’exercice 2023. Mais malgré tout, l’intersyndicale du CHPF appelle à la grève.
Pour la quatrième fois depuis le 15 décembre dernier, les membres du conseil d’administration (CA) du centre hospitalier de la Polynésie française se sont réunis ce jeudi 12 janvier au matin pour fixer et voter le budget global de l’hôpital, pour l’exercice 2023.
Contre toute attente, cette fois, un équilibre budgétaire a pu être trouvé. C’est ce qui a permis aux différents acteurs et membres du CA de voter ce nouveau budget de fonctionnement, qui s’élève pour cette année à un peu plus de 30 milliards de francs.
Cependant pour acter ce budget et les engagements pris ce matin, le gouvernement doit encore réunir l’assemblée de la Polynésie française. Selon plusieurs membres du CA, une session extraordinaire devrait avoir lieu d’ici un mois. En revanche, celle qui se tient la semaine prochaine, le 17 janvier, ne fait aucune mention d’un quelconque texte sur le financement de l’hôpital.
Après trois heures de discussion, le ministre de la Santé s’est dit « très satisfait ». Jacques Raynal a expliqué que le budget avait pu être adopté grâce « aux démarches diverses et variées mises en œuvres par le gouvernement et la CPS pour permettre de trouver un équilibre budgétaire qui correspond aux besoins de l’hôpital ».
Cependant le ministre n’a pas avancé de chiffres, « le président du Pays et le ministre des Finances se sont engagés à abonder le budget de l’hôpital en temps utile et autant que nécessaire pour pouvoir assurer son fonctionnement. La somme exacte qui sera débloquée sera à la hauteur de ce qui est nécessaire. L’argent viendra du budget du pays d’une part et de l’autre, c’est la CPS qui fait un geste important.“
2,5 milliards de francs piochés dans les réserves de la CPS
« Un geste » en effet confirmé par Patrick Galenon, le président du conseil d’administration de la CPS, également présent ce matin au Taaone. « Au niveau de la CPS nous devions faire en sorte que le personnel soignant soit mieux loti et que la population soit correctement soignée donc nous avons pris la décision de débloquer 2,5 milliards de francs pour l’hôpital, que nous avons pris sur nos réserves. Grâce à la TVA sociale, à l’augmentation des cotisations et à l’augmentation du nombre de salariés nous avons pu avoir des réserves confortables qui nous ont permis de faire ce geste » a-t-il assuré.
Mais alors que les officiels semblaient soulagés de cette issue favorable, Mireille Duval représentante syndicale CSTP-FO pour le personnel du CHPF, s’est dite « inquiète ». Selon elle « le budget voté ce matin est à l’équivalence de celui présenté le 15 décembre dernier, donc on arrive au même scénario. On promet une subvention exceptionnelle, mais on n’a pas de chiffres. On parle d’une trésorerie apparemment versée hier par la CPS, d’accord. Cela faisait partie de nos attentes qui ne pouvaient plus attendre. Mais aujourd’hui, pourquoi nous ne sommes pas satisfaits ? Parce que le personnel est fatigué, qu’il y a un manque d’effectif majeur et qu’on cumule de plus en plus d’arrêts maladie. Demain si une épidémie nous tombe dessus, on fait quoi ? Un mois pour réunir un collectif exceptionnel on peut le comprendre mais à l’hôpital, on ne peut pas attendre. On nous dit qu’il va y avoir 30 recrutements, c’est bien mais la vérité c’est que c’est difficile de recruter. Nos soignants jettent l’éponge, les uns après les autres, ils veulent quitter le navire… Avant de penser à recruter ça serait peut être bon de conserver ceux qu’on a déjà ».
Mireille Duval a donc indiqué qu’un préavis de grève de l’intersyndicale serait malgré tout déposé, « nous allons déposer un préavis car la population doit entendre qu’à un moment donné on ne pourra plus être là. Nous n’avons pas de temps».
Également contacté, Priscilla Amaru représentante syndicale des médecins anesthésistes, confirme les dires de sa consœur « l’intersyndicale doit se réunir cet après-midi mais en effet, la tendance générale est à la grève. »