Les journées de la concurrence créent un débat politique

(Photo : LDT)
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Suite à la publication d’une tribune du professeur d’économie et ancien membre de l’Autorité de la concurrence, Florent Veneyre, diffusée sur notre site au sujet de l’organisation des journées de la concurrence les 23, 24 et 25 janvier prochain, le Tavini huiraatira puis le Ia ora te nuna’a ont tous deux profité de cette charge pour rebondir sur les relations entre l’APC et le gouvernement. Des relations qui devraient n’être que de cordialité, puisque l’Autorité de la concurrence est un organisme indépendant. En cause, le financement de ces journées de la concurrence par le Pays, et la communication qui en est faite.

« En pleine crise du pouvoir d’achat, avec des services de santé à l’agonie, le gouvernement et son autorité de la concurrence s’organisent bientôt une « petite conférence internationale » à nos frais, en choisissant soigneusement leurs participants », s’insurge le Ia ora te nuna’a. « Le gouvernement, son ministre de l’économie et des finances n’ont-ils pas de sujets plus importants à traiter qu’un rassemblement tape-à-l’œil ? L’argent des Polynésiens doit-il être utilisé pour organiser des mondanités pour une autorité normalement indépendante en pleine période électorale ? A moins bien sûr d’avoir d’autres intérêts à protéger ou à promouvoir… », s’interroge le parti de Teva Rohfritsch.

Même son de cloche du côté du Tavini qui dans un édito vendredi. « Est-ce bien au conseil des ministres de faire la promotion d’une manifestation censée être organisée par une autorité administrative indépendante ? (…) Faut-il comprendre que les frais conséquents de cet événement placé sous le haut patronage du président de la Polynésie française seront pris en charge par le gouvernement ? De quoi nourrir certaines inquiétudes sur l’indépendance de l’APC », écrit le parti indépendantiste.

“Nous devrions au contraire être fiers de pouvoir faire ces journées avec des intervenants de cette qualité et cette expertise. C’est un événement attendu”, assure de son côté la présidente de l’APC, Johanne Peyre.

Des propos que la présidente de l’Autorité de la concurrence, Johanne Peyre réfute. « Nous n’avons aucune instruction du gouvernement. Notre budget dépend du gouvernement certes, mais nous sommes totalement indépendants. Une autorité de la concurrence ne dégage aucun chiffre d’affaire, nous avons un budget de fonctionnement, c’est tout. »

Revenant sur la polémique de l’annonce par le conseil des ministres de la tenue des journées de la concurrence, Johanne Peyre assure de son côté à propos des écrits de Florent Veneyre : « C’est dommage qu’on puisse prendre de telles positions. Il faudrait prendre un peu de hauteur. Les intervenants extérieurs des autres autorités viennent à leurs frais. » Et Johanne Peyre de conclure : « Nous devrions au contraire être fiers de pouvoir faire ces journées avec des intervenants de cette qualité et cette expertise. C’est un événement attendu. »

L’accointance avec le gouvernement alors que l’APC est indépendante ? « Ce n’est pas que l’APC qui reçoit », affirme-t-elle. « C’est la Polynésie française qui reçoit. En cela, il n’est pas anormal d’être reçus par le président du pays. »