Édito: l’hôpital, le caillou dans la chaussure du gouvernement

Malgré les promesses d'injection d'argent frais pour abonder le budget de l'hôpital, le personnel hospitalier a déposé un préavis de grève le lendemain de la réunion du conseil d’administration.
Malgré les promesses d'injection d'argent frais pour abonder le budget de l'hôpital, le personnel hospitalier a déposé un préavis de grève le lendemain de la réunion du conseil d’administration. (Photo : archives LDT)
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Depuis quelques semaines, l’hôpital de Taaone défraie la chronique. Le vote du budget sans cesse repoussé, à cause d’un trou de 4 milliards de francs !

Gouvernement, CPS, syndicats… s’accordent à dire qu’il faut venir en aide au centre hospitalier de la Polynésie française. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Après la crise de la Covid, le sacrifice et le courage du personnel soignant, personne n’ose demander des comptes sur la gestion de l’hôpital.

Pourtant, il faudra bien que quelqu’un s’aventure à expliquer ce déficit abyssal. N’importe quel directeur d’une entreprise privée aurait été sommé d’expliquer sa gestion.
Aucun audit des comptes, à notre connaissance, n’a été demandé. Mieux encore : direction, personnel et syndicats se bornent à demander au gouvernement non seulement d’équilibrer le budget, mais de procéder encore à des embauches et des investissements !
Comme si les 4 milliards de francs inscrits au passif de l’établissement n’étaient pas un sujet…

Sans doute que les embauches et les investissements sont justifiés. Nous nous bornons, ici, à relever les incohérences.

Le budget a enfin été voté, avec une promesse de subvention du Pays, et d’une aide non remboursable de la CPS d’un montant de 2 milliards de francs. Là encore, notre étonnement est grand, car le gouvernement nous annonçait récemment l’asphyxie de la Caisse de prévoyance, d’où le vote de la taxe dite « TVA sociale » de 1% .

Pourtant, malgré les promesses d’injection d’argent frais pour abonder le budget de l’établissement, le personnel hospitalier du Taaone, mais aussi celui de Uturoa, ont déposé un préavis de grève le lendemain de la réunion du conseil d’administration.

Si aucune négociation n’aboutit, la grève sera effective jeudi prochain. Le bras de fer entre syndicats et gouvernement est lancé. Chacun a en tête l’agenda électoral du mois d’avril.

Karim Ahed