Tendance tourisme : combiner “luxe et développement durable”

De gauche à droite : Mathieu Bechonnet, directeur général d'Air Tahiti Nui ; Jean-Marc Mocellin, directeur général de Tahiti Tourisme ; Gina Bunton, directrice des opérations internationales chez Tahiti Tourisme ; Frédéric Chin Foo, chargé de marketing chez Tahiti Tourisme. (Photo / SG/LDT)
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Tahiti Tourisme a présenté mardi 17 janvier ses deux évènements professionnels de ce début d’année : la conférence annuelle qui se déroulera lundi 30 janvier au lycée hôtelier et le Parauparau Tahiti 2023 qui va rassembler durant 3 à 10 jours à Papeete et dans les îles les acteurs du tourisme local et les chefs de produits des tours opérateurs dans le monde. Ces évènements sont destinés à faire le point sur la destination et la valoriser alors que le marché tend à se modifier structurellement depuis le Covid. 

Le tourisme durable, thème de la conférence annuelle 

Bilan de l’année 2022, orientations stratégiques en 2023 et atelier de tourisme durable seront les grands axes de la conférence annuelle du 30 janvier au lycée hôtelier (Punaauia). Les représentants des 9 bureaux basés à l’international – assurant la promotion de la Polynésie sur 20 marchés – seront présents aux côtés de l’industrie touristique locale (hébergements, comités de tourisme, activités terrestres et nautiques etc.)

Après la présentation des chiffres 2022 du tourisme par l’Institut de la statistique (ISPF) et celle des actions prévues en 2023, les uns et les autres pourront échanger sur les tendances du marché et des actions marketing à mener. 

Un invité spécial viendra pour l’occasion, David Ermen, directeur général de Destination Capacity, une agence néo-zélandaise spécialisée dans le tourisme durable qui propose du consulting et des formations auprès des professionnels et notamment pour le Conseil mondial du tourisme durable (Global Sustainable Tourism Council – GSTC). 

Parauparau Tahiti 2023, “speed dating” et “eductours”

Créé par Tahiti Tourisme en 2018, cet événement réunit les chefs de produit des principaux tours opérateurs des marchés émetteurs (Europe, Amérique et Pacifique) ainsi que les acteurs du tourisme local (transports, croisières, activités culturelles, nautiques, centres de plongée, hôtels, musée, hébergements, îles privées…). Il se positionne comme une plateforme d’échanges afin de renforcer les liens de Tahiti et ses îles avec les prescripteurs internationaux et d’assurer la présentation de notre destination dans toute sa diversité. Une sorte de “speed dating du tourisme” avec un potentiel de 3 240 rendez-vous de 15 minutes sera organisée.

Pour cette opération, pas moins de 80 millions de francs ont ainsi été budgétés. Les tours opérateurs et 7 médias internationaux spécialisés – soit 103 billets d’avion offerts avec le partenariat d’Air Tahiti Nui – vont participer à deux journées de rencontres, les 31 janvier et 1er février à la présidence avec environ 80 professionnels locaux. Puis, ils partiront découvrir nos îles (Tahiti, Moorea, Raiatea, Taha’a, Bora Bora, Rangiroa, Tikehau, Fakarava, Mataiva et Makatea) dans des expéditions baptisées “eductours”. 

Pour Tahiti Tourisme, il est aujourd’hui “primordial de consolider les relations entre les professionnels du tourisme local et les vendeurs de la destination à l’international”. 

  • A noter que la soirée de clôture se déroulera au Musée de Tahiti et des îles juste avant sa réouverture officielle.

Hébergement durable ? 

Dans la droite ligne de la stratégie gouvernementale Fāri’ira’a Manihini 2027, Tahiti Tourisme précise qu’il s’engage pour le développement durable au travers de ses évènements afin qu’ils soient plus respectueux de l’environnement notamment avec l’agence spécialisée Tahiti Expert Event. 

D’une manière plus générale, l’objectif est bien évidemment de proposer un tourisme durable, notamment au niveau de l’hébergement. 

C’est là où la gestion du développement et des projets est importante au niveau du Pays. Nous avons toujours été une destination luxe avec des hôtels 5 étoiles mais cela peut être aussi des pensions exclusives, des écolodges exclusifs avec des prestations à la hauteur” explique Jean-Marc Mocellin, directeur général de Tahiti Tourisme. Il reconnaît qu’un certain retard a été pris mais qu’une stratégie de développement sur 5 ans est tout à fait pertinente. Il souligne également que la Polynésie française, préservée par le tourisme de masse, a pu protéger jusqu’à maintenant, dans une certaine mesure, son environnement. 

Ils ont dit 

  • On devrait atteindre les 215 000 visiteurs en 2022. Les réservations en 2023 ont été effectuées plus tôt en 2022 donc l’année s’annonce plutôt bien au moins jusqu’à la haute saison” – Jean-Marc Mocellin, directeur général de Tahiti Tourisme.
  • Le revenge travel (NDRL : une envie irrésistible de voyager pour rattraper le temps perdu pendant la pandémie) mais aussi l’augmentation des prix ont modifié de façon structurelle le tourisme polynésien. La destination amène des touristes très haut de gamme venant surtout du marché nord américain et la notion de saisonnalité tend à se lisser” – Mathieu Bechonnet, le directeur général d’Air Tahiti Nui. 

Réflexion en cours sur le Salon du tourisme

Pour faire suite aux propos de Mélinda Bodin qui indiquait lundi sur notre site qu’en raison des bons taux de remplissage, de nombreuses pensions avaient choisi de ne pas se déplacer au Salon du tourisme prévu du 3 au 5 février, Jean-Marc Mocellin nous répond que “le modèle pourrait peut-être changer dans l’avenir avec un salon au lieu de deux dans l’année”. Des réflexions seront menées dans les mois qui viennent.