Les actions de l’Etat en mer ont été “efficaces” en 2022 et vont être renforcées

(Photo : Forces armées en Polynésie française)
(Photo : Forces armées en Polynésie française)
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Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Eric Spitz, et le Contre-amiral Geoffroy D’Andigné, commandant de la zone Asie-Pacifique et des forces armées en Polynésie française, ont présenté ce mercredi 25 janvier le bilan 2022 de l’Action de l’Etat en mer (AEM). Les représentants de l’Etat se sont félicités d’un “travail efficace” avec 421 missions de sauvetage et d’assistance du JRCC (Joint Rescue Coordination Centre) et 1 445 heures de mer dédiées à la surveillance des activités de pêche illégale. Cette surveillance de la Zone économique exclusive (ZEE) sera renforcée avec l’arrivée d’ici 2025 de deux nouveaux patrouilleurs et de deux Falcon 50.

Zéro cas de pêche illicite en Zone économique exclusive, non seulement en 2022 mais depuis au moins 10 ans. C’est l’un des points sur lesquels ont insisté les représentants de l’Etat lors de leur présentation du bilan de l’Action de l’Etat en mer. Le Contre-amiral Geoffroy D’Andigné relève que les navires étrangers transitent par chez nous et pêchent au-delà de la ZEE. Selon lui, le dispositif en place est dissuasif et reconnu comme tel par les organisations régionales. Dont acte.

L’année a été marquée par des missions de police en mer dont celle visant le voilier Lena, en provenance d’Amérique du Sud. Suspecté de trafic de drogue, il a été suivi par le Centre de fusion de l’information maritime (CFIM) durant sa traversée trans-pacifique puis relocalisé par un aéronef et finalement intercepté par les Douanes avec 423 kg de cocaïne à bord. 

Les représentants de l’Etat ont aussi insisté sur la sécurité en mer en rappelant que 260 personnes ont été secourues soit une augmentation de 20%. “Les équipements à bord des poti marara, les balises de détresse sont primordiaux.” Les accidents de chasse sous-marine ont entraîné 5 décès : “c’est une activité à risque qui demande de l’entrainement, un bon équipement, il faut aussi prévenir l’entourage de son heure de départ et de sa zone de pêche.” 

L’action de l’Etat en mer sera renforcée avec deux nouveaux patrouilleurs, l’un arrivera en 2024, l’autre en 2025. Ils remplaceront l’actuel patrouilleur Arago. La capacité de ces bateaux sera multipliée par deux en terme de vitesse et de surveillance, notamment de nuit.

Les Gardians (3 actuellement) seront aussi renouvelés en 2024 et 2025 et remplacés par deux Falcon 50, plus rapides et plus performants.

Le Haut-commissaire, Eric Spitz : “Le pillage de la Zone économique exclusive est un mythe”

Nous avons contrôlé l’ensemble de la Zone économique exclusive et il n’y a pas eu de cas de pêche illégale détecté depuis au moins 10 ans. Nous avons un contrôle par satellite et tous les navires sont équipés de balises. Par ailleurs, nous travaillons avec nos voisins pour les former à la lutte contre la pêche illégale, de manière à éloigner le danger. Donc, le pillage de la zone économique exclusive est un mythe. J’invite d’ailleurs les élus qui en doutent à venir au PC du JRCC, ils verront que nous avons les outils techniques pour suivre l’ensemble des bateaux. Ces navires sont souvent regroupés au bord de la zone mais n’y entrent pas. 

Plus précisément, lorsqu’un navire entre dans la zone, il déclenche une balise et on le suit, s’il veut pêcher, il doit ralentir ou il stoppe et là, on envoie tout de suite un avion pour vérifier ce qu’il fait. 

Enfin, des moyens supplémentaires vont être mis en place, notamment deux patrouilleurs, deux fois plus performants que le seul patrouilleur actuel, associés aux moyens aériens et au travail de la population qui, nous le rappelons, peut prévenir lorsqu’elle constate une pollution telle que du dégazage.” 

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Eric Spitz, et le Contre-amiral Geoffroy D’Andigné, commandant de la zone Asie-Pacifique et des forces armées en Polynésie française. (Photo : SG/LDT)

L’action de l’Etat en mer en quelques chiffres

  • 421 opérations de sauvetage et d’assistance coordonnées par la JRCC : 260 personnes sauvées, 13 décès dont 5 chasseurs sous-marins et 2 disparus
  • 5 voiliers suspectés de trafic de stupéfiants en haute mer : 1 opération a abouti à une importante saisie de drogue
  • 1 interception de trafiquants de tortues
  • 9 signalements de pollution dont 3 navires confirmés
  • 9 infractions de bateaux en sorties baleines
  • 0 navire de pêche étranger en infraction dans la ZEE

Surveillance

  • 3 020 navires de commerce suivis par le JRCC
  • 904 navires de plaisance suivis par le CMC-PF
  • 2 683 mouvements de navires de pêche étrangers suivis

La Zone économique exclusive représente 5,5 millions de km2 ; la France est responsable du secours aux personnes dans une zone de 12,5 millions de km2. 

(Photo : DR)