La Clinique du coureur à Tahiti : mythes et réalité en course à pied

La Clinique du coureur, en conférence dans les locaux de l'ISSEP, représentée par Florence Morisseau. (Photo : Wendy Cowan)
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Est-ce une si mauvaise chose de marcher pieds nus ? Les étirements sont-ils nécessaires avant une course ? Faut-il vraiment mettre de la glace après une blessure ? Des questions auxquelles bon nombre de personnes pensent avoir les réponses. Et pourtant…

Mercredi 25 janvier, à l’ISSEP, s’est tenue une conférence gratuite sur les “mythes et réalité en course à pied”. Un évènement organisé par le Centre Thérapeutic, et destiné à tous les publics. Que l’on soit coureur du dimanche, athlète chevronné, ou encore professionnel de santé, la conférence avait pour but de lever le voile sur les certitudes et les “peut-être” de la course à pied. 

Une soirée animée par Florence Morisseau, enseignante à la Clinique du coureur, organisme de formation sur la prise en charge et la prévention des pathologies du coureur. “On croit savoir, même chez les athlètes les plus aguerris, comment fonctionne le corps humain. Certaines croyances sont bien ancrées, mais souvent, la science nous dit autre chose” affirme-t-elle.

Durant la soirée, ce ne sont pas moins de dix mythes que la spécialiste a pris le temps de déconstruire. À titre d’exemple, les semelles de chaussures épaisses sont-elles bénéfiques pour la course à pied ?  “Non” affirme la spécialiste. “L’impression de confort incite la personne à relâcher tout son poids lors de la course, ce qui accentue le choc. Or, avec une chaussure minimaliste, la personne aura plus conscience de son poids et gèrera mieux la pression au niveau des genoux. Cette personne aura donc moins de chance de se blesser, surtout si elle est en situation de surpoids.

Démystifier certaines idées reçues

Une expertise appréciée et bienvenue pour les passionnés, venus nombreux assister à la conférence. Parmi eux, Larry Chongue, vice-président et coach d’ATN Running : “J’ai beaucoup aimé le fait de démystifier certaines idées reçues. Aujourd’hui nous sommes bombardés d’informations en permanence avec internet, et là ça nous permet de prendre du recul. (…)Je ne compte pas changer réellement ma façon de coacher, mais par contre, mettre d’avantage l’accent sur la prévention des blessures tel que cela nous a été présenté ce soir.

Chez les coureurs, même son de cloche. “Je suis content. J’ai appris beaucoup de choses ce soir, notamment sur ma pratique régulière de la course à pied et dans la prévention des blessures” confie Emmanuel Gérard, coureur amateur et désireux de s’établir dans la compétition. “Je reviens d’une grosse blessure au niveau du genou, le syndrome de l’essuie glace, et la prévention des blessures est devenue une priorité pour moi. Donc à l’avenir, je compte bien adapter mes entraînements et le matériel utilisé surtout.

Karyl Peyrolle, physiothérapeute de renom sur le territoire et organisateur de l’évènement, tire également un bilan très positif de la soirée : “C’est une très bonne chose pour le sport local en général, que ce soit pour les sportifs mais aussi nous les professionnels de santé. Ça nous permet de nous mettre à jour. Par exemple, ce que je fais aujourd’hui dans mon métier, n’a déjà plus rien à voir avec ce que je faisais il y a 15 ans. Il faut profiter de la venue de ces gens et de leur savoir.

« Au Centre Thérapeutic, la majorité de notre clientèle est sportive. Rameurs, crossfiteurs, coureurs… et on voit tous les jours, même chez les athlètes les plus chevronnés, qu’ils ne font pas toujours les bonnes choses : ils s’entraînent beaucoup, souvent trop, et n’ont pas forcément le bon matériel” constate Karyl, qui espère que ce genre d’évènement s’inscrive dans un schéma plus grand :“Nous pensons réitérer ce type d’évènement, faire revenir la Clinique du coureur pour des sujets plus pointus, comme les différents modes d’entraînement par exemple. Les jeux du Pacifique approchent et il serait très intéressant de développer ce genre de rendez-vous. »