Interpellé le 1er janvier, le mutoi de Paea reste en prison

La cargaison a passé les contrôles américains et locaux sans encombre, cachés dans des coussins de voyage.
La cargaison a passé les contrôles américains et locaux sans encombre, cachés dans des coussins de voyage. (Photo : archives LDT)
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L’affaire avait fait grand bruit et généré beaucoup de clics sur les réseaux sociaux au lendemain de la Saint Sylvestre. Et pour cause, un mutoi ‘oire placé en détention provisoire, ça ne passe pas inaperçu… 

Il est interpellé le 1er janvier alors qu’il vient de s’en prendre à sa conjointe, ce qui semble fréquent. Ce jour-là, il lui fracture un bras avant de la frapper au sol devant les témoins qui avaient organisé, la veille, la soirée du réveillon. C’est finalement pour trois faits de violences commis entre mai 2022 et janvier 2023 qu’il est jugé. 

“Tout le monde savait qu’il tapait sa femme”

Heifara (prénom d’emprunt) est violent, décrit comme incontrôlable à la moindre contrariété, spécialement quand il boit et c’est, selon la victime, très fréquent.

Pour l’une des premières agressions alors qu’il conduit, ivre, il s’endort. Sa vahine attrape alors le volant pour redresser le véhicule qui change dangereusement de file. Un acte qui vaut à la victime de violents coups de poing, alors qu’elle a pourtant leur bébé dans ses bras.

La présidente du tribunal annonce les différents taux d’alcoolémie mesurés lors des analyses réalisées sur le prévenu lors de sa garde à vue le 1er janvier. Interpellé dans la matinée, il avait encore 0,39g d’alcool dans le sang à 17h45.

Déferlement de coups

La présidente lui demande alors s’il reconnaît avoir des problèmes d’alcool. Il répond que non. Il prétend boire seulement avec ses amis du football le week-end, sur un parking. On semble  loin du haut niveau mais le vocabulaire footballistique est tout de même tristement présent dans la salle d’audience

– “Un témoin dit que vous avez “penalty” mademoiselle M, ça veut dire quoi penalty ?” demande la présidente.
-“C’est un coup de pied, violent” répond le prévenu.
-“Vous reconnaissez avoir mis un coup de pied violent à mademoiselle M alors qu’elle était au sol ?”
-“Oui”

Ce premier jour de l’année, alors qu’il sort de service – l’histoire de dit pas dans quel état il l’effectua-, il se rend au domicile de son meilleur ami qui organisait la fête du 31 et chez qui son ex-conjointe s’est endormie la veille. Après quelques verres, c’est pour une histoire de messages téléphoniques qu’il va la réveiller en lui frappant la tête contre le mur. Tête, mur, on reste dans le football. Ensuite, il lui assène plusieurs coups, francs, avant de la traîner dehors pour effectuer son tir au but. Le meilleur ami tente alors de s’interposer et reçoit… un coup de tête.

Trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire demande madame la Procureure. 

L’avocat de la défense demande la clémence du tribunal, mettant en avant la nécessité pour le désormais ex-mutoi de subvenir aux besoins de ses trois enfants. Il est condamné à 24 mois de prison dont 6 mois avec sursis probatoire, interdiction de rentrer en contact avec la victime et encore moins de se rendre à son domicile. Il doit suivre un stage sur les violences conjugales, assorti d’une obligation de soins. Le tribunal civil doit encore évaluer le montant des dommages et intérêts. 

Compte-rendu d’audience : Y.P