Fréquentation des cinémas en  2022 : merci les bleus ! 

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Le monde du cinéma est en crise depuis plusieurs années. Peinant déjà à réagir face aux géants de la vidéo à la demande que sont Amazon Prime, Disney ou Netflix depuis la fin des années 2000, la crise sanitaire et la fermeture des salles pendant les différents confinements ont été une immense montagne de plus à gravir. La Dépêche propose le bilan de la fréquentation des cinémas en  2022, que l’on pourrait résumer par la formule “Merci les bleus !“

M’bappé n’y est pour rien… Les bleus, ce sont bien sûr les personnages d’ Avatar 2. Si le succès était prévisible tant l’attente était énorme, pour les exploitants de salles, ce film, bien qu’aquatique, a été une véritable bouffée d’oxygène. Pour réaliser l’ampleur du phénomène Avatar, un chiffre : 10%. C’est, selon Bryan Hickson, le directeur de Pacific Films, le pourcentage du chiffre d’affaires annuel que représente  le nouveau film de James Cameron, et cela en seulement deux semaines d’exploitation en 2022 ! 

Le film est toujours à l’affiche et, au moins, jusqu’à la fin du mois de février.

Retour au niveau post-Covid

Avec au total près de 250 000 tickets vendus en 2022, la fréquentation revient quasiment au niveau de 2018 et a “seulement” baissé de 20% par rapport à 2019, alors qu’elle a chuté de d’environ 35% en métropole sur la même période. Bien sûr, Papeete a perdu un cinéma, le Concorde. “Les loyers et les travaux de mise aux normes étaient trop importants” dit Bryan Hickson. Mais, dans le même temps, le Majestic iti a vécu sa 1ère année pleine : le cinéma de Taravao accueille en moyenne 2 000 spectateurs par mois. 

Les cinémas face à l’inflation

Comme le reste du monde, le pays fait face à une inflation globale. Les cinémas n’ont pourtant pas envisagé d’augmentation du prix de leurs places. Le directeur de Pacific Films précise : “Pour la partie cinéma nous n’avons pas augmenté nos prix, ils ont même baissé ! Pour le snack, c’est le contraire. Nous somme obligés de répercuter le prix des matières premières, les augmentation sont de l’ordre de 5 à 10%.” Même chose pour le Majestic. 

Les nouvelles technologies : un investissement colossal

Le monde du cinéma doit se renouveler, proposer de nouvelles expériences plus “immersives”. Une cinquantaine de salles métropolitaines ont déjà franchi le cap en investissant dans les nouvelles technologies. Fauteuils qui bougent, écrans latéraux, jeux de lumière, images en 4k, il faudra malheureusement encore attendre pour voir une salle de ce genre sur le fenua. Le coût de l’investissement est colossal et difficilement rentable. “Plus de 10 000 dollars le fauteuil plus les frais d’importation, c’est impossible” explique Heiura Tahuhuatama pour le Majestic.

2023, une année riche et intense

Si le moral semble au beau fixe chez tous les acteurs du secteur, c’est que les sorties 2023 annoncées sont nombreuses, avec de grosses franchises à l’affiche qui devraient engendrer de très belles fréquentations. John Wick, Aquaman, Fast & Furious, Indiana Jones, Transformers ou Mission impossible proposeront tous cette année un nouveau volet. Les attentes sont également élevées pour Astérix version Guillaume Canet, ou encore la nouvelle Petite sirène qui ravira les plus petits en mai 2023. De nouvelles éditions à tarif réduit de La semaine du ciné (15 au 21 mars), de la Fête du cinéma (du 2 au 5 juin) puis l’opération Tous au ciné mi-octobre sont également au programme. Des événements qui ont chacun rassemblé entre 10 et 15 000 spectateurs en 2022. 

Y.P