Finale du concours des voix des outre-mer, Manaarii Maruhi en chef sur scène !

Manaarii Maruhi, en costume de chef et après un petit appel traditionnel au public, a laissé sa voix s’imposer.
Manaarii Maruhi, en costume de chef et après un petit appel traditionnel au public, a laissé sa voix s’imposer. (Photo : Philippe Binet)
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L’Opéra Bastille a accueilli la finale du concours des Voix des Outre-mer ce samedi 4 février en soirée devant plusieurs centaines de spectateurs et les caméras de France Télévisions qui rediffusera la soirée sur le site de La 1ère.fr et ses filiales ultramarines. Le prix des voix des Outre-mer 2023 a été remis à la Guadeloupéenne d’Île-de-France, Axelle Saint-Cirel.

Les candidats réunis dans un air des Contes d’Hoffmann. (Photo : Philippe Binet)

Treize candidats venus de dix régions d’outre-mer et d’Île-de-France concourraient pour la prestigieuse récompense, déjà décernée depuis quatre ans. Au terme d’une série de sélections régionales qui ont intéressé tout les Outre-mer, Fabrice di Falco, président des Voix d’Outre-mer, a de nouveau révélé les pépites ultramarines du chant lyrique qui concourraient pour la finale 2023. Accompagné de la belle réunionnaise Laurence Roustandjee il a présenté les  treize candidats, à un jury de dix grands spécialistes de l’art lyrique.

Attendrissants, les deux candidats de Mayotte avec “La garde montante” de Carmen. (Photo : Philippe Binet)

Si Mozart, Haendel, Delibes, Bizet, Glück ou encore Offenbach et Bernstein étaient au rendez-vous, plusieurs surprises ont émaillé la soirée. L’une, venue de Mayotte, avec un duo de cousin et cousine niveau CM2. ! Il n’y a donc pas d’âge pour chanter l’opéra.  Ovationnés par le public, Antone Boinali et Lollia Allaoui ont impeccablement servi Bizet avec la Garde montante de Carmen.

Le Pacifique s’est plutôt distingué dans l’innovation. On a ainsi  découvert une adaptation en futunien par Mikaele Masei de “Amazing Grace”.

Manaarii en tenue de chef

Une autre encore, en tahitien cette fois, d’un air de Cavalliera rusticana, emmené par le remarquable candidat tahitien, Manaarii Maruhi. Entré en scène en costume de chef et après un petit appel traditionnel au public, il a laissé sa voix s’imposer avec en plus une belle gestuelle. Manaarii tenait surtout à honorer son maître, Gaby Cavallo et tout aussi gravement la disparition d’une parente plus que chère, la veille du concours. Pour sa part, Marie Canehmez, d’Ouvéa, a fait plus moderne avec la chanson de Maria dans West Side Story.

Mikaele Masei chante en futunien. (Photo : Philippe Binet)

Voix d’Outre-mer ne se termine pas comme un couperet.  Ainsi, une bourse d’encouragement a été accordée respectivement à ThomasCustodio Vieira (Guyane) et à Mikaele Masei (Wallis et Futuna), tandis que le très convoité Prix Jeune talent a été décerné à Axelle Rascar-Moutoussamy (16 ans), de Martinique, avec sa superbe interprétation de “Lascia ch’io pianga” de l’opéra Rinaldo de Georg Friedrich Haendel.

West Side Story à Ouvéa avec Marie Canehmez. (Photo : Philippe Binet)

Le jury a choisi. Le prix des voix des Outre-mer 2023 a été remis à la guadeloupéenne d’Île-de-France, Axelle Saint-Cirel (27 ans) par la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak. Son interprétation de “Sous l’archet frémissant” des Contes d’Hoffmann (Offenbach) ayant donc été très appréciée.

Et c’est dans une ambiance des plus joyeuses crée par les interprètes du Pacifique que concurrents et animateurs se sont retrouvés dans le foyer de l’opéra, entourés d’un public plus que chaleureux. De quoi faire oublier les déceptions du moment, sachant que tous ont bien envie de progresser et de retenter la finale. Et pour Manaarii, ça continuera !

De notre correspondant à Paris, Ph. Binet

MANAARII : “On continue !”

“Je chante depuis tout petit, depuis l’âge de six ans à l’église et à la maison parce que nous sommes des familles polynésiennes ! J’ai découvert le lyrique, vous aller rigoler, à la télévision avec le film de Madame Doubtfire qui commence par “Figaro, Figaro !!!”.

Je n’avais jamais entendu chanter comme çà ! Vers 2003, Gaby Cavallo a créé le Penu d’or auquel j’ai participé. Puis, après huit années aux Marquises, je suis revenu en 2016 et j’ai pris des cours au Conservatoire de Polynésie et avec Gaby Cavallo, jusqu’à son départ.

C’est une passion. Je continue. J’ai des projets pour l’année prochaine. Nous allons former une équipe et préparer notre retour pou l’année prochaine. On soutiendra le candidat, ou la prochaine candidate, en faisant des récitals à Tahiti tout en conservant la tradition de Gaby Cavallo”.

PhoSous le regard de Julien Leleu, Fabrice di Falco, Alexander Neef (directeur de l’Opéra de Paris^et Rima Abdul-Malak (Ministre de la Culture), la Guadeloupéenne, Axelle Saint-Cirel, gagne le concours national 2023. (Photo : Philippe Binet)