A l’approche des élections territoriales en avril prochain, les créations de partis politiques se multiplient. La dernière en date, celle du Te Fenua e Te Nunaa (La terre et le peuple).
Samedi 4 février 2023 au matin, les membres du parti organisent une conférence de presse sous le fare potee de la mairie de Papeete afin d’annoncer la naissance de leur fiormation devant les médias locaux. Le chef de file n’est autre que Yannic Tehei Teihotaata, un homme bien connu dans le monde politique local. C’est la troisième fois qu’il se présente aux territoriales mais dès 1995, il était candidat aux municipales de la ville de Faa’a.
Ancien militant, ancien chargé de mission, ancien fonctionnaire d’Etat de l’éducation nationale en tant qu’agent technique dans la restauration, il a pris sa retraite il y a cinq ans. Il est aussi un pasteur connu au sein de la Communauté du Christ à Papeete. Marié et père de six enfants, cet ancien du Here Ai’a a pu côtoyer des anciens élus tels que Jean Juventin, Milou Ebb ou encore Pierre Hunter.
Parmi les nombreuses doléances, relevons la volonté d’aider les mères de famille à apprendre la langue tahitienne à la maison, de régler les affaires foncières et de rendre les terres aux Polynésiens. Pour cela, le parti souhaite nommer un conseil généalogique avec l’assistance d’un comité juridique, afin d’alléger les frais engagés par les familles.
“Construire des hôtels de 1000 chambres”
“Depuis septembre 2022, on a monté ce parti et on y trouve des anciens politiciens. Le 18 mars, ce sera l’officialisation par un congrès qui se tiendra dans la salle Maco Nena à Tipaerui. J’ai plus de soixante-dix noms avec les suppléants mais il n’y aura que 57 noms retenus sur la liste officielle” annonce Yannic Tehei Teihotaata. “On a créé ce parti pour changer le mode de gouvernance, et consolider le statut d’autonomie qui a été créé par un front uni, pour voter des lois utiles, nécessaires et respectueuses. Il faut rendre aux archipels leurs droits afin qu’ils soient plus autonomes.”
“Pour sauver l’économie, il faut entreprendre des grands travaux comme la route traversière avec des viaducs. Cette route sera à péage, donc payante. Il faut aussi construire des hôtels de 1000 chambres chez nous à Tahiti et à Moorea pour créer dix milles emplois pendant dix ans” ajoute le candidat Teihotaata. “Il faut également redonner à l’agriculture sa juste valeur, promouvoir l’aquaculture dans les archipels, augmenter le prix du coprah pour passer à 250 francs le kilo…”
Le parti politique a mis en place un comité électoral. “Nous travaillons depuis deux ans par ci et par là avec des agents assermentés qui pensent à l’avenir du Fenua. Nous sommes un parti lucide, constructif et croit au progrès durable. Nous pensons à notre peuple qui souffre avec l’inflation. Nous avons reçu les doléances de la population dans les quartiers que nous avons visités et on vient juste de revenir d’une tournée aux îles Sous-le-Vent” conclut-il.
Sur la liste de ce nouveau parti, on y trouve des agents immobiliers, des professions libérales, quelques jeunes, des handicapés, de sculpteurs, des techniciens en défiscalisation, des syndicalistes, des enseignants en activité ou à la retraite… Il ne reste plus qu’à convaincre les électeurs.
De notre correspondant, John Hiongue
Te Fenua e Te Nunaa, “inspiré par Pouvanaa”
– Pour le leader du parti, l’inscription des Marquises au patrimoine immatériel de l’UNESCO est une nouvelle positive. Mais elle ne doit pas priver les Marquisiens de leur droit d’expression.
– Le parti a prévu 30 réunions politiques. Toutes les sessions ont été calées pour les mois de mars et avril à la rencontre de la population.
– Un programme avec profession de foi détaillée sera distribué prochainement aux électeurs.
– La genèse de ce parti remonte à deux ans, lors de rencontres amicales voire familiales et du porte à porte
– Yannic Tehei Teihotaata est aujourd’hui dégagé de toutes ses obligations professionnelles. Il affiche beaucoup de respect envers le metua Pouvanaa o Oopa, qui était un cousin de son père. Selon Teihotaata, il avait dit à son époque : “le récif est là, à nous d’aller pêcher.”
– Des alliances avec d’autres partis sont possibles
– Il croit à une coalition gouvernementale pour le prochain gouvernement qui sera élu.
– Il a déjà mis en place un pré-gouvernement avec des anciens ministres (“shadow cabinet”)
– Il est contre la retraite à l’âge de 64 ans défendu par le gouvernement central à Paris.
