Tensions à la DTPN – Les résultats de l’enquête de l’IGPN très attendus

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Suite aux plaintes contre le patron de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN), Mario Banner, pour des faits de menace, de harcèlement moral, et de dénonciation calomnieuse, déposées en novembre et en janvier par deux femmes officiers, la cheffe d’Etat-Major, polynésienne, et son adjointe, venue de métropole, le procureur de la République Hervé Leroy nous indique que ces plaintes sont “à l’étude”. Sans l’ouverture d’une enquête par le procureur avant le 22 février, l’avocat des deux plaignantes pourrait saisir directement le juge d’instruction. 

L’affaire, évoquée sur notre site, le 3 février, a délié les langues au sein de la DTPN où le management et le comportement du commissaire divisionnaire Mario Banner est directement mis en cause par des témoignages que nous avons pu récolter (propos dénigrants, humiliants et outranciers). D’autres ont été publiés ce jeudi sur le site du Parisien

Parallèlement, un couple d’officiers (dont une des plaignantes) a fait l’objet d’une plainte le lundi 30 janvier – jour de l’arrivée de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) – par le syndicat Alliance Police leur reprochant des propos racistes, notamment sur les anciens combattants tahitiens.

Maître Millet, l’avocat des femmes officiers, y avait vu une manœuvre en déclarant notamment que “Si des propos racistes avaient été tenus devant et contre des policiers, ils auraient évidemment fait l’objet de rapports d’incidents, de signalements, et de plaintes pénales immédiates… et certainement pas d’une plainte syndicale plusieurs mois après, le jour de l’arrivée d’une inspection, et alors même que la personne accusée est en arrêt de travail depuis 4 mois ! (…)”

De telles accusations atteignent profondément la famille de la plaignante car elle a une fille militaire et un fils qui a fait la préparation militaire marine à Tahiti.

Il est temps de laisser l’IGPN terminer ses inspections et rendre ses conclusions sereinement.” 

Précisément, les résultats de l’enquête de l’IGPN, venue officiellement pour faire un état des lieux sur l’installation de la DTPN, sont très attendus sur les tensions qui règnent au sein des services de police. 

Selon Le Parisien, Éric Spitz, le Haut-Commissaire de la République en Polynésie française, confirme la venue sur place du 30 janvier au 2 février 2023 de cette mission de l’IGPN non seulement pour “procéder à l’évaluation de la DGPN, un an après la mise en œuvre de cette réforme organisationnelle sur le territoire mais également pour effectuer une enquête administrative à la suite de signalements de situations de souffrance au travail (…) Elle remettra, après avoir rigoureusement analysé la situation, son rapport au Directeur général de la police nationale”. Dans l’attente des conclusions, le haut fonctionnaire dit “suivre avec attention l’évolution de la situation au sein de la police nationale en Polynésie française.” 

De son côté, Mario Banner assure que l’IGPN montrera que “le problème ce n’est pas moi mais un couple de policiers arrivé ici il y a deux ans.”