JUSTICE – SDF, plage et coup de couteau

Le 28 décembre dernier, plusieurs SDF se donnent rendez-vous pour manger sur la plage de Taaone.Une jeune femme a des problèmes à gérer sa colère... (Photo : archives La
Le 28 décembre dernier, plusieurs SDF se donnent rendez-vous pour manger sur la plage de Taaone. Une jeune femme a des problèmes à gérer sa colère... (Photo : archives La Dépêche)
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C’est la période des fêtes. Le 28 décembre dernier, plusieurs SDF se donnent rendez-vous pour manger sur la plage de Taaone. C’est là que se rend la prévenue. A 30 ans, tresses plaquées et corps musclé, la jeune femme, titulaire d’un diplôme dans la restauration, a des problèmes à gérer sa colère. Ses proches, son casier, et son expertise psychologique le disent. Cela lui a déjà valu quelques condamnations. Une de celles-ci l’a mise à la rue, puisque c’est sur sa mère qu’elle avait lourdement levé la main en 2021. Un acte pour lequel elle avait été condamnée, en son absence, à 13 mois de prison.

Beuverie généralisée

La fête commence, mais rapidement un petit jeu malsain commence entre la prévenue et la future victime, un homme, qui lui reproche de s’être incrustée à la petite sauterie. Résultat : il va y avoir moins à manger. Il la provoque, lui envoie des piques, il la cherche et ça l’énerve. Alcool et paka aidant, la jeune femme n’arrive plus à à se maîtriser. Elle le frappe. Une fois ? Deux fois ? Trois fois ? Les témoignages diffèrent. Même la victime ne décrit pas clairement la scène, il dit avoir un black-out. Trop saoul.

Seule unanimité des témoins, la victime n’a pas réagi, presque immobile. Il reçoit les coups en les esquivant à peine, mais la colère de la jeune femme continue crescendo. Alors que la victime dans l’échauffourée lui attrape le pouce et lui tord, elle se saisit d’un couteau et “le pique”.

Une fois ? Deux fois ? Trois fois ? Là encore les témoignages ne sont pas tous les mêmes, mais c’est bien un coup de couteau dans le thorax qui aurait pu être fatal.

Le procureur dans ses réquisitions insiste d’ailleurs sur la gravité du geste et de la blessure. Un pneumothorax. La prévenue, déjà condamnée, ne sait toujours pas canaliser sa violence. Le magistrat demande trois ans de prison, dont un avec sursis. Le procureur insiste, “oui, deux ans ferme”, car le couteau a touché un organe vital. Il demande aussi au tribunal de prononcer l’interdiction de détenir et porter une arme et une obligation de soins.

La défense indique que la jeune femme a pris conscience de ses actes grâce au suivi psychologique entamé en prison. Après un premier témoignage mensonger, elle reconnaît aujourd’hui qu’il n’y a pas eu de légitime défense. “Elle assume” dit l’avocat. Déjà incarcérée pour 13 mois, il souhaite que le tribunal n’en rajoute pas et demande du sursis pour la prévenue. 

Le tribunal délibère. Un an ? Deux ans ? Trois ans ? Ce sera trois ans, dont un avec sursis.

Compte-rendu d’audience : Y.P