
Les Etats-Unis répondront aux défis posés par la Chine avec “détermination” et “fermeté”, mais entendent néanmoins maintenir des “lignes de communication” ouvertes avec Pékin, a déclaré ce mercredi 15 février une haute diplomate américaine.
“Nous l’avons fait, nous le faisons et nous continuerons à maintenir des lignes de communication ouvertes afin de gérer de façon responsable la compétition entre nos deux pays”, a affirmé la numéro deux du département d’Etat, Wendy Sherman, lors d’un discours devant le cercle de réflexion Brookings Institution, à Washington.
Elle a réaffirmé le fait que les Etats-Unis ne recherchaient pas de “conflit avec la Chine”, mais reconnaissaient que le géant asiatique était “l’unique compétiteur qui dispose à la fois de l’intention et des moyens de redessiner l’ordre mondial”.
“La Chine est devenue plus répressive chez elle et plus agressive à l’étranger”, a ajouté la responsable, citant la répression à Hong Kong ou contre la minorité ouïghoure, et les pressions “menaçantes” vis-à-vis de Taïwan, en mer de Chine du Sud ou encore dans la bataille des semi-conducteurs.
Les relations entre les Etats-Unis et la Chine se sont récemment dégradées après le survol du territoire américain par un ballon chinois finalement abattu sur ordre du président américain Joe Biden.
Cet incident a conduit le secrétaire d’Etat Antony Blinken à reporter un déplacement très attendu à Pékin, remettant en cause la volonté de coopération entre les deux grandes puissances.
Interrogée à ce sujet, Mme Sherman a insisté sur le fait que le voyage avait été reporté, et non annulé, et que les Etats-Unis espéraient bien pouvoir le reprogrammer en temps voulu. “Nous trouverons la bonne occasion afin d’avancer pas à pas” avec Pékin, a-t-elle dit sans donner de calendrier.
Sur Taïwan, que Pékin considère comme faisant partie de la Chine, la diplomate a dénoncé les pressions chinoises mais réitéré la politique américaine d’“une seule Chine” et le maintien du statu quo historique de l’île.
Elle a dit espérer que Pékin “ne prendrait pas prétexte d’une visite d’un membre du Congrès (américain, ndlr) pour engager une action militaire”.
Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a dit souhaiter se rendre à Taïwan. En août dernier, le déplacement sur l’île de sa prédecesseure Nancy Pelosi avait provoqué la colère de Pékin, qui avait ensuite mené des manœuvres militaires sans précédent dans la zone.
AFP