JUSTICE – Il n’en peut plus du bruit des voisins, il récolte un coup de pelle

(Photo : archives LDT)
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L’histoire est tristement fréquente dans certains quartiers familiaux. Un terrain commun et sur ce terrain, un des fils de la famille et sa femme d’une quarantaine d’années un peu trop fêtards. Régulièrement, c’est de la musique trop forte, des bières, du paka. Chaque semaine, le week-end à minima, c’est la même chose. Après quelques “obus” débutent les insultes et les provocations envers d’autres membres de la famille.

Une nièce et son concubin sont appelés à la barre, ils sont les plus souvent visés par ces crises de colère alcoolisées. Le 10 février dernier, la police municipale se déplace une première fois pour tapage. Mais dès le départ des muto’i ou presque, la fête et les cris reprennent. Plus tard, ce sont les gendarmes qui se déplacent et verbalisent la femme du prévenu.

“Les gens en ont assez que la fête dure du vendredi au dimanche”

Une phrase du président du tribunal, “les gens en ont assez que la fête dure du vendredi au dimanche” fait sourire le tonton bringueur. Pourtant, après que la fête se termine vers trois heures du matin, il n’est que six heures quand les cris et les insultes reprennent.

Sans doute vexé de s’être fait verbaliser, le prévenu, à peine un pied au sol, sonne le réveil. Il remet la musique puis commence à taper sur des tôles avec une pelle. La nièce tente d’aller le calmer. Il la menace. Avec son concubin, elle décide alors de s’en aller. Ils montent dans leur voiture avec leur fille de trois ans. Mais c’est sans compter sur la motivation du tonton, qui se positionne devant leur voiture, la pelle à la main. Le jeune papa descend alors du véhicule, le bras droit en écharpe après une récente greffe de moelle. C’est pourtant du côté droit que le prévenu le frappe avec le manche, le blessant à l’épaule. D’autres membres de la famille interviennent et réussissent à le désarmer. Mais l’homme est encore en crise et tente d’attraper un fer à béton. Celui-ci étant encore scellé au sol, il rentre chez lui, où il reprend les insultes, armé cette fois d’une batte de baseball, jusqu’à l’arrivée des gendarmes.

“On ne veut pas d’argent. On ne veut pas qu’il aille en prison, on veut juste qu’il comprenne” déclare le jeune couple pris pour cible. Le procureur rappelle au prévenu que si la pelle avait écrasé la tête et non pas l’épaule, il pourrait être aux assises et encourir une peine bien plus importante. Il tente aussi de mettre le prévenu face à la réalité : “menacer sa famille, son propre père avec une batte, c’est inadmissible”. Il demande 18 mois de prison avec sursis probatoire, obligation de soins, et interdiction de contact avec les victimes.

L’avocat est d’accord avec les réquisitions. Il précise que le prévenu dispose d’une autre possibilité de logement à quelques kilomètres. Il vient aussi de décrocher un contrat à durée indéterminée (CDI) malgré un handicap dû à une maladie du cœur. Il a un casier judiciaire insignifiant et quatre enfants à charge.

En détention provisoire depuis les faits, il ressort libre du tribunal, qui le condamne à 6 mois de prison avec sursis. Il a aussi interdiction de contact avec sa nièce et son concubin, et une obligation de soins pour lutter contre ses addictions à l’alcool et au paka.

Compte-rendu d’audience : Y.P