Nouvelle-Calédonie: tensions autour des listes électorales

Archives - Election présidentielle en 2022 à Nouméa. (Photo : Theo Rouby / AFP)
Temps de lecture : 2 min.

Des élus non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont boycotté mercredi une réunion des groupes politiques du Congrès en vue de la révision de la liste électorale spéciale pour les élections provinciales qui doivent se tenir en 2024.

Au sein des non-indépendantistes, seuls les élus du groupe Calédonie ensemble étaient présents, aux côtés des représentants indépendantistes des groupes UC-FLNKS et UNI, pour ce groupe de travail réuni par le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie.

Les élections provinciales se tiennent tous les cinq ans et permettent de renouveler les assemblées de province ainsi que la représentation du Congrès, qui concentre le pouvoir législatif de la Nouvelle-Calédonie.

Sous la présidence de Jacques Chirac, en 2007, ce corps électoral avait été “gelé”, c’est-à-dire limité aux personnes résidant sur le territoire avant 1998.

L’accord de Nouméa prévoyait également deux autres corps électoraux, le corps général pour les élections nationales et municipales ainsi que la liste électorale spéciale pour les consultations.

Trois référendums ont rejeté l’indépendance mais la légitimité du dernier, organisée en décembre 2021 en pleine épidémie de Covid-19, est contestée par le camp indépendantiste.

Depuis, les deux camps s’opposent quant à l’interprétation de la sortie de l’accord de Nouméa et du maintien ou non des corps électoraux. Pour les Loyalistes, la question a été tranchée avec le résultat de la troisième consultation.

Quatre représentants des Loyalistes, la coalition non-indépendantiste majoritaire et la plus radicale, se sont rendus à la réunion pour lire une déclaration avant de quitter la salle. “Soit nous trouvons un accord politique sur un corps électoral glissant de trois ans, soit le corps électoral des prochaines élections sera totalement dégelé”, a affirmé Gil Brial à l’AFP, l’un des représentants des Loyalistes.

Les indépendantistes, qui n’ont pas participé au troisième référendum, considèrent que les dispositions de l’Accord de Nouméa, gel du corps électoral compris, continuent de s’appliquer.

Sauf accord politique, “les prochaines élections se dérouleront avec un corps électoral gelé”, a fait savoir le Haut-commissariat à l’AFP. Mais cette affirmation, venant d’une source interne au Haut-commissariat, a été démentie peu après auprès de l’AFP par le Haut-commissaire.

md-sm/bfa/or

© Agence France-Presse