En Nouvelle-Calédonie, la famille indépendantiste s’affiche unie face à l’Etat

Le chef de l'Etat passera 48 heures dans l’archipel au début d’une tournée qui verra pour la première fois un président de la République visiter des îles non françaises du Pacifique, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.(Photo AFP)
Le chef de l'Etat passera 48 heures dans l’archipel au début d’une tournée qui verra pour la première fois un président de la République visiter des îles non françaises du Pacifique, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.(Photo AFP)
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Les représentants de différents mouvements indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont affiché et proclamé ce dimanche 26 février leur unité, à Nouméa, au terme du 41ème Congrès du FLNKS, le Front de libération nationale kanak et socialiste.

Ils entendaient valider “la trajectoire unique qui fixe le cadre des discussions bilatérales de décolonisation”, selon la motion adoptée par la dizaine d’organisations politiques, coutumières, syndicales, associatives et religieuses représentées au congrès, ayant réuni plusieurs centaines de personnes sur deux jours.

“C’est une page historique que l’on écrit avec le rassemblement de tous les nationalistes et les indépendantistes”, a déclaré Pascal Sawa, premier secrétaire général adjoint de l’Union calédonienne, actuellement à l’animation du FLNKS. Il s’exprimait au cœur des quartiers sud de la ville, bastion non indépendantiste de Nouméa.

Il s’agit de “faire la démonstration à l’État que nous sommes toujours là”, a souligné Luc Wéma, ancien sénateur coutumier. “Il y a désormais une seule parole, au nom du peuple kanak et au nom de nos chefferies”, a-t-il ajouté.

Seul le Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste n’a pas participé au Congrès, précisant toutefois par communiqué qu’il compte sur le FLNKS “pour trouver les voies et moyens de renouer un dialogue constructif et politique nécessaire à une meilleure visibilité institutionnelle”.

“L’Etat colonial sait diviser. Il ne faut pas reproduire ce qu’il s’est passé à Wadrilla”, a exhorté Christian Tein, commissaire général de l’Union calédonienne au moment de recevoir les délégations non membres du FLNKS. Il faisait référence à l’assassinat en 1989, à Wadrilla sur l’île d’Ouvéa, du leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou et de son bras droit au FLNKS, Yeiwéné Yeiwéné, par un militant kanak, Djubelly Wéa, opposé aux accords de Matignon de 1988.

Chaque organisation disposera d’un représentant au sein du Comité stratégique indépendantiste, qui aura la charge de définir les modalités de discussions avec les représentants de l’État.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin doit se rendre la semaine prochaine, du 3 au 5 mars, en Nouvelle-Calédonie, afin de “poursuivre” le cycle de discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Il s’agira de sa deuxième visite, après un séjour en décembre.

Une réunion est prévue mardi pour fixer le cadre des échanges avec le ministre.

Trois référendums ont rejeté l’indépendance du territoire du Pacifique Sud mais la légitimité du dernier scrutin, organisée en décembre 2021 en pleine pandémie de Covid, a été vivement contestée par le FLNKS. Dans la motion adoptée dimanche par les indépendantistes, la décision de son maintien a été qualifiée “d’affront au peuple de Nouvelle-Calédonie”.

AFP