Natation – Rohutu Teahui s’empare de la Coupe Guy D’Esposito

Rohutu Teahui, vainqueur de la Coupe D'Esposito, s'illustre au 200m Dos avec une meilleure performance régionale ! (Photo : Wendy Cowan)
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Samedi 25 février, la piscine municipale de Tipaerui devenait, une fois de plus, le théâtre de la prestigieuse Coupe Guy d’Esposito. Une cinquantième édition marquée par une jeunesse dorée en quête de titre, à l’image de son grand vainqueur Rohutu Teahui ! Le jeune champion s’offre une victoire écrasante en établissant également la meilleure performance régionale de sa catégorie au 200m dos en 2min18’’44. 

La Coupe Guy D’Esposito est une institution dans le calendrier fédéral. Établie depuis 1972, la compétition en est déjà à sa cinquantième édition et ne désemplit pas. Une compétition dédiée à la mémoire du premier Conseiller Technique Régional de natation affecté en Polynésie française et co-fondateur du Cercle de Nageurs de Polynésie. 

De plus, l’épreuve est également connue pour son format particulier. Le classement s’effectue sur le cumul des résultats de deux épreuves : une obligatoire (100m nage libre) et une choisie par le nageur parmi le programme olympique avant le début de la compétition. La coupe est attribuée au nageur ou à la nageuse totalisant le plus grand nombre de points et est remise en jeu l’année suivante. Pour la conserver, les champions doivent remporter l’épreuve trois fois d’affilée.

Cette année c’est le très jeune Rohutu Teahui qui remporte l’épreuve avec un chrono au 100m nage libre de 00:59’31 associé à un excellent temps au 200m Dos de 2:18’44. Le jeune Tahitien, pourtant fatigué, signe une MPR (meilleure performance régionale) et s’empare de la Coupe pour cette année : “Je n’ai pas vraiment cherché à faire un temps de référence, c’est venu tout seul. On sort d’une grosse semaine de stage et je suis un peu fatigué. Pour moi cette compétition fait un peu partie du stage, c’est le dernier test en quelque sorte.”

Une simple étape donc pour Rohutu qui a déjà les yeux fixés vers d’autres horizons : “Mes objectifs pour cette année 2023 sont tout d’abord la qualification pour les championnats de France junior, puis les Jeux du Pacifique en fin d’année. On y pense déjà et on se prépare.”

Déotille Videau en démonstration lors du 400m 4 nages ! (Photo : Wendy Cowan)

Des objectifs partagés par Déotille Videau, 14 ans, troisième au général de cette édition de la Coupe d’Esposito et championne émérite : “Pour nous, les nageurs, on est déjà fixés sur nos objectifs. Si on veut nager fort aux prochains championnats, il faut que l’on s’y mette maintenant. Même si en vrai, on travaille dur toute l’année. Si tu t’arrêtes, les performances ne suivent pas et ça peut casser toute ta saison.”

Mais la jeune championne, seule à proposer une course au 400m 4 nages, a l’habitude des grands rendez-vous : “C’est dur de concourir toute seule, il n’y a personne à tenir ou à aller chercher. Mais j’ai un peu l’habitude, souvent le 400m 4 nages est une discipline que les gens n’affectionnent pas vraiment. Moi au contraire, c’est un peu ma spécialité. C’est à cette épreuve que j’ai décroché le titre de championne de France l’été dernier dans ma catégorie.” 

Du coté des organisateurs, Adrien Steri, directeur technique et entraîneur au CNP (Cercle des Nageurs de Polynésie), tire un bilan positif de cette journée de compétition compte tenu du contexte : “Il faut souligner que la plupart des athlètes présents aujourd’hui sortent d’une semaine de stage intense. Donc on ne s’attend pas forcément à voir les meilleures performances de l’année. Par contre, c’est l’occasion pour chacun de travailler sa technique et sa stratégie en compétition. Et c’est une très bonne chose !”

Un bilan que partage Sylvain Roux, directeur technique à la fédération tahitienne de natation et entraîneur au CPP (Centre de Performance Polynésien) : “Les nageurs sont un peu chargés après une semaine de stage. Ce qui veut dire qu’ils ont fait plus de kilomètres que d’habitude, donc ils arrivent à la compétition forcément un peu diminués. C’est compliqué de faire des chronos mais intéressant tout de même dans la manière pour certains d’entre eux. Il y en a qui arrivent à approcher leur meilleur temps. Après, c’est un format de compétition qui ne privilégie pas la concurrence non plus, ce qui n’est pas inintéressant mais ça rend la compétitivité des nageurs plus dure à stimuler. Ça change, c’est bien aussi. Par contre, à partir du mois de mars, on attend des athlètes qu’ils retrouvent un peu de fraîcheur et qu’ils nagent plus vite. Les championnats de France Junior ont lieu dans sept semaines, ça va vite arriver.”