Nouvelle-Calédonie: mobilisation contre un projet de réforme du système de protection sociale

Des gendarmes assurent la sécurité à Nouméa. (Photo archives : Theo Rouby / AFP)
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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi dans les rues de Nouméa et devant les centres administratifs du reste de l’archipel afin de protester contre un projet de réforme du système de protection sociale en Nouvelle-Calédonie.

Le Régime unifié d’assurance maladie et maternité (RUAMM) de Nouvelle-Caléonie, qui assure la santé des près de 90.000 salariés du privé, du public ainsi que des travailleurs indépendants de l’archipel du Pacifique sud, connaît un déficit de près de 116 millions d’euros (14 milliards de francs CFP).

Les manifestants étaient 7.000 selon la police, et 9.000 selon les organisations patronales et les chambres consulaires, qui avaient appelé à défiler contre le projet de réforme du RUAMM.

Il prévoit d’homogénéiser les taux de cotisation de l’ensemble des travailleurs et modifie les allègements de charges sociales sur les bas salaires et pour les secteurs aidés. Les nouveaux taux de cotisation, qui pèsent davantage sur les plus hauts revenus, doivent combler l’intégralité du déficit du régime.

Les manifestants demandent le retrait pur et simple du texte, qui doit être examiné prochainement par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

“Aujourd’hui, plus vous gagnez d’argent, moins vous cotisez. Ce n’est pas normal”, a plaidé Milakulo Tukumuli, le président de l’Eveil océanien (EO), qui a déposé ce texte et forme une majorité au Congrès avec les groupes UC-FLNKS et UNI.

Le groupe des Loyalistes estime lui le projet dangereux. “Nous sommes prêts à construire une véritable proposition de réforme qui pourrait ainsi regrouper différentes dispositions”, a fait savoir le groupe, qui espère rallier une majorité du Congrès pour amender le texte.

Une position soutenue par le groupe Calédonie ensemble, qui juge le projet “inepte pour notre système de santé, injuste pour les salariés modestes et les travailleurs indépendants, dangereuse pour nos entreprises et nos emplois”.

Ces trois dernières années, le gouvernement, qui compense une partie du déficit du régime, a contracté pour 410 millions d’euros de prêts auprès de l’Agence française de développement (AFD), faisant bondir son taux d’endettement à 255%.

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