

La nouvelle salle d’exposition permanente du Musée de Tahiti et des îles, rebaptisé Te Fare Iamanaha, est inaugurée ce mardi soir, 28 février, et elle sera ouverte au public samedi 4 mars, après 4 années de travaux. Nous vous la présentons ici en images avec les oeuvres majeures prêtées ou déposées par d’autres établissements muséaux. Conçue par l’architecte Pierre-Jean Picart, en groupement avec le scénographe Adrien Gardère, cette salle de 1 400 m2 invite à une navigation libre où chaque archipel est mis en valeur.
Toutes les informations pratiques sur le site du musée.





Nicholas Thomas, directeur du Museum of Archaeology and Anthropology de Cambridge
“Ce linteau est un trésor de l’Océanie. C’est un des premiers objets connus, documentés, acquis par un européen. Il a été remis au capitaine Cook lors de son premier voyage et il est resté à Cambridge durant plus de 250 ans. Aujourd’hui, c’est historique de voir cet objet revenir ici et de l’admirer entouré d’autres objets océaniens. On espère que les Polynésiens, les spécialistes de l’art, les écoliers vont venir le regarder et en parler.”
Si le linteau est une pièce majeure, unique au monde (appartenant stylistiquement à la sculpture des îles Australes), le musée de l’université de Cambridge a prêté d’autres œuvres dont une lampe à huile ramené par la Société des missionnaires de Londres datant de 1920. Ces pièces sont prêtées pour 3 ans.


Adrien Gardère, scénographe du musée
“L’approche est à la fois muséographique et scénographique. Elle est basée sur le récit des conservateurs mais aussi sur la manière dont on traduit cela en espace. La partie la plus enthousiasmante était précisément de ne pas transposer le récit en pages, en chapitres mais plutôt d’évoluer entre les chapitres, entre les pages comme si elles étaient perforées, pliées, déchirées… D’ici, je peux voir le prologue, de là, je peux voir le chapitre suivant ou apercevoir une autre partie qui viendra dans le récit. C’est cela qui fait émerger des sensations, des impressions qui font sens pour le public.Il s’agit vraiment de tisser des liens, de jeter des ponts entre les œuvres entre les propos, entre les matériaux.
Il y avait la volonté de sortir de l’ancien schéma du musée d’origine avec des salles et un parcours ponctué, scandé. Là, au contraire, on a voulu inviter à un possible dialogue entre les thématiques, les archipels, les œuvres. Nous sommes dans un parcours libre dans lequel on se sent bien pour avoir envie de comprendre, de creuser, d’apprendre.
Je pense que pour la première fois le public va voir les œuvres. Elles sont là, elles respirent elles vous invitent à les regarder et elles vous regardent.”


