“Un océan de solutions” : Éduquer les enfants au lien avec le Grand bleu

700 élèves de différentes écoles primaires de Tahiti ont répondu présents pour la projection du documentaire "Un océan de solutions". Crédit : La présidence
700 élèves de différentes écoles primaires de Tahiti ont répondu présents pour la projection du documentaire "Un océan de solutions". Crédit : La présidence
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Un voyage au coeur de l’environnement marin polynésien qui présente les différentes solutions innovantes mises en place pour le préserver. (crédit : Maud Fontenoy)

Maud Fontenoy a présenté ce mardi 28 février, son reportage “Un océan de solutions”, à la Maison de la culture. Pour l’occasion, 700 élèves des écoles primaires de Tahiti étaient présents. Le but ? “Mettre en avant ceux qui consacrent leur vie à mieux comprendre pour mieux préserver nos océans”.

L’océan est un territoire sacré pour les Polynésiens. Ce Grand bleu, qui recouvre approximativement 70,8 % de notre planète, est une marmite de ressources essentielles à la survie de l’Homme. Pourtant, cette pollution extrême, qui infecte considérablement nos océans, est dans sa majorité, causée par nous, êtres-humains : “90% de la pollution marine vient de la terre. Donc c’est vraiment à terre qu’il faut agir. Il y a urgence parce que les océans dégorgent de pollution“, prévient Maud Fontenoy, navigatrice expérimentée.

En présence de Christelle Lehartel, ministre de l’Éducation, et de Thierry Terret, vice-recteur de la Polynésie, la projection du documentaire est avant tout un moyen d’enseigner les consciences, en particulier la jeunesse, sur les différentes solutions mises en place en Polynésie afin de préserver l’environnement marin : “c’était une façon de mettre en valeur le lien charnel des Polynésiens avec la mer et de toutes ces initiatives qui préservent et qui permettent de mieux comprendre cet océan dont nous avons besoin pour notre avenir” , explique Maud Fontenoy.

Les 700 élèves présents n’ont d’ailleurs pas manqué de faire entendre leur enthousiasme durant le visionnage du documentaire dans le petit théâtre de la Maison de la Culture : “ils sont très intéressés par le sujet. Le thème de l’eau, c’est quelque chose que l’on voit dans la vie quotidienne. Ils se sont posés des questions, et le but de la sortie était justement de donner du sens à tout cela“, selon une enseignante de l’école primaire du Ta’aone.

700 élèves de différentes écoles primaires de Tahiti ont répondu présents pour la projection du documentaire “Un océan de solutions”. Crédit : La présidence.

La préservation des fonds marins en Polynésie

Pour étayer son enquête, Maud Fontenoy a collaboré avec différentes institutions polynésiennes qui travaillent sans relâche pour garantir un meilleur équilibre environnemental. En effet, porté par une initiative écologique, le film a particulièrement mis en relief les différentes innovations techniques en Polynésie. Par exemple, le SWAC, Sea Water Air Conditioning, qui est un dispositif de climatisation par eau de mer de l’hôtel Le Brando à Tetiaroa. Cette technologie renouvelable, a été conçu en Polynésie et permet d’économiser jusqu’à 90% de consommation d’énergie comparé à un système de climatisation classique.

À ce jour, de multiples associations polynésiennes continuent leur quête vers un avenir écologique stable. Jour après jour, des recherches sont effectuées, des initiatives prennent formes en vue de sauvegarder l’équilibre des écosystèmes : “c’est grâce à tout ça qu’aujourd’hui on est capable de vivre et de survivre avec des solutions en terme de médicaments, d’énergie ou d’oxygène. Les solutions sont là et il faut pouvoir mettre en avant ceux qui consacrent leur vie à mieux les comprendre“, conclut Maud Fontenoy.

Correspondance Lana Chaine

Maud Fontenoy : “on mangerait l’équivalent de 5g de plastique par personne et par semaine, l’équivalent d’une carte bleue

(Crédit : Maud Fontenoy)

Quels sont vos impressions sur « l’état de santé » de nos océans ?

“À travers mes aventures, j’ai pu voir des nappes de pétrole dans le Pacifique, ou un frigo entre deux eaux au large de l’Antarctique. Tu as dix millions de tonnes de déchets qui sont rejetés chaque année. Et il faut savoir que toute cette pollution en mer, elle revient dans ton assiette. On mangerait l’équivalent de 5g de plastique par personne et par semaine, l’équivalent d’une carte bleue. Donc c’est vraiment par égoïsme qu’il faut préserver l’environnement. Mais pour moi (…), c’est vraiment l’idée de montrer l’exemple.”

Quel message souhaiterez-vous que les enfants retiennent de votre reportage ?

“J’aimerais que les enfants retiennent qu’il faut être passionné, aimer follement les choses pour avoir envie de les protéger. J’aimerais qu’ils se disent (…) que tout est possible et qu’ils réalisent leur propres rêves et qu’ils ne laissent personne leur dire que c’est impossible. Il faut croire en soi et même quand ça prend du temps, il ne faut jamais lâcher.”

Pensez-vous que c’est le bon âge pour commencer à les sensibiliser à la cause marine ?

“Oui, on a besoin de sensibiliser les enfants à tous les âges et ils sont passionnés par toutes les espèces qui vivent dans la mer. Les océans sont une bonne approche pour sensibiliser à l’environnement.”

Et finalement, pourquoi un “océan de solutions” ?

“« “Parce que je crois que notre avenir dépend du Grand bleu. C’est grâce à tout ça qu’aujourd’hui on est capable de vivre et de survivre avec des solutions en terme de médicaments, d’énergie, d’oxygène, ou d’eau. Les solutions sont là et il faut pouvoir mettre en avant ceux qui consacrent leur vie à mieux les comprendre.”

Propos recueillis par Lana Chaine