Natation – Le Cercle des Nageurs de Polynésie côtoie l’excellence nationale

Le Cercle des Nageurs de Polynésie, c'est avant une équipe de passionnés. Une cohésion unique qui porte ses fruits dans la qualité de la formation des nageurs. (Photo : Wendy Cowan)
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C’est une première pour un club polynésien : le Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP) réalise l’exploit de se classer officiellement 68ème club national sur un total de 981 clubs inscrits pour la saison 2022 ! Une prouesse qui a été rendue possible grâce notamment à la participation du CNP aux différentes compétitions “interclubs” (37ème) et “élites” (60ème) à l’échelle nationale, ainsi qu’à un référencement au classement “compétiteurs” (83ème) où le club a présenté pas moins de 148 nageurs.

Des résultats qui reflètent la dynamique d’un club ancré à ses valeurs : “Le club a toujours été marqué par ses ambitions. Bien sûr, nous n’avons pas les mêmes moyens que les gros clubs français, mais le but est de côtoyer ce niveau là.” confit Frederico Correa, entraîneur du groupe “Jeunes” et “Avenirs”, et qui ne cache pas son attachement au club. “Je suis venu dans ce club car ça me parle, cette culture du haut niveau et la recherche de la performance. Il y a une qualité de la formation ici qui permet aux jeunes athlètes de prétendre plus tard à des structures plus poussées encore.

Frederico Correa sait y faire avec les jeunes ! Une méthode mêlant exigence et activités ludiques. (Photo : Wendy Cowan)

Une qualité d’enseignement en partie héritée du Cercle Nautique Chalonnais, célèbre club de natation français de Chalon-sur-Saône, dont sont originaires Laura Nonin et Solène Ray, entraîneurs au CNP, mais également Adrien Steri, son directeur technique. Une expérience des bassins et de la compétition sans équivoque, qui permettent aujourd’hui au club polynésien de  s’établir sur la scène nationale après des années de travail passionné. 

“Avant notre arrivée, l’ancien directeur technique (Cédric Boully) avait déjà fait un gros travail et avait réussi à instaurer une certaine exigence, mais davantage chez les grands. Il manquait un peu une  certaine structuration chez les plus petits et c’est ce que nous avons apporté” se souvient Solène, qui après des années à entraîner, connaît l’importance d’entretenir son vivier d’athlètes. “Plus on a d’enfants et plus on a de chance d’en faire de futurs compétiteurs. Même si évidemment, quand ils sont très jeunes, on ne force pas sur cet aspect de la discipline. Mais on garde un œil attentif et on observe. On essaye de faire naître chez eux un réel intérêt pour la natation, et c’est déjà beaucoup.” 

Toutefois, il n’est pas impossible que certains talents se révèlent très tôt et manifestent une certaine appétence pour la compétition. Pour Frederico, il s’agit d’un accompagnement mesuré et méthodique : “Lorsqu’ils sont jeunes, voir très jeunes, la préparation physique consiste à leur faire explorer leur propre corps, par diverses activités qu’on leur propose. Ainsi, ils vont pouvoir augmenter leur répertoire de mouvements ce qui sera hyper enrichissant après, lors de l’apprentissage de techniques de nage. Il faut qu’ils aient une notion de leur propre corps dans l’espace et le milieu dans lequel ils évoluent. Pour ça, le côté ludique prend une place immense. La discipline, la rigueur,  et cette volonté de dépassement de soi viennent naturellement plus tard. Une fois qu’ils sont prêts, que leur corps est prêts, on travaille la technique, la condition physique et le mental. On entre dans le vif du sujet !

Qualité technique, conditionnement physique et mental adapté… Le centre de formation du CNP est une référence.
(Photo : Wendy Cowan)

Une méthode de repérage et d’entraînement qui porte déjà ses fruits au sein d’une toute nouvelle génération de jeunes champions, tels que Naël Roux ou encore Déotille Videau. Les deux athlètes, habitués des podiums, étant la meilleure vitrine de ce que peut proposer le Cercle des Nageurs de Polynésie en terme de formation : l’excellence.

Le club propose également tout au long de l’année des stages, sur le territoire ou à l’étranger, pour essayer de mettre le plus souvent possible les sportifs dans une situation optimale de progression, tout en veillant à maintenir leur équilibre de vie, notamment au niveau scolaire : “La natation demande un investissement personnel indéniable. On peut s’entrainer jusqu’à six jours par semaine, pendant les vacances il y a des stages de perfectionnement…c’est très prenant, surtout pour les jeunes qui veulent percer en compétition. Nous faisons attention à ce qu’ils gardent la tête sur les épaules et qu’ils gardent leurs objectifs scolaires et professionnels au premier plan” affirme Solène. 

Aujourd’hui, le Cercle des Nageurs de Polynésie propose un panel d’activités pour tous les âges et toutes les envies. L’association, reconnue d’intérêt général, peut se féliciter de réunir plus de 400 licenciés, épanouis autour de la natation et du triathlon. Pour Adrien Steri, directeur technique au CNP, le mérite est partagé : “Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé à ces années de progrès et de performance. Un grand merci à tous les bénévoles qui permettent de faire vivre cette association, de créer et de réaliser de beaux projets années après années, de proposer des courses et des évènements de qualité aux nageurs et tri-athlètes de Tahiti. Merci aux coachs pour leur investissement et cette cohésion qui fait toute la différence. Le travail continue !

À l’entrainement, les plus jeunes ont l’occasion de fréquenter leurs aînés. Une source d’inspiration et de motivation qui joue un rôle très important dans l’épanouissement du nageur ou de la nageuse en devenir. (Photo : Wendy Cowan)