New Tech – L’euro numérique, le Bitcoin de l’Europe

(Skema business school)
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Nous sommes le 1er mars 2023, à peu près tout le monde a entendu parler des crypto-monnaies, voire même des NFTs. En juin 2022 s’était même tenu la première édition du “Polynesian Islands Crypto Summit” (PICS). Qu’on soit pour, contre ou totalement inintéressé, on ne peut contester que les crypto-monnaies vont avoir une influence sur nos sociétés. 

Rappelons qu’une monnaie est censée permettre trois aspects du commerce : quantifier la valeur d’un bien (“mon avocat vaut 100 F”), conserver la valeur (“mon 100 F vaudra toujours 100 F demain“) et échanger de la valeur (“je vends mon avocat 100 F pour aller m’acheter autre chose”).

À une époque c’était des coquillages, puis des métaux, en particulier l’or. Puis du papier. Et aujourd’hui, des 0 et de 1. Entre nos salaires versés sur nos comptes bancaires et nos courses réglées par carte bancaire, la monnaie fiduciaire (i.e. les pièces et billets) semble être vouée à disparaître. Mais est-ce vraiment le cas ? 

Une crypto-monnaie est censée avoir les mêmes avantages qu’une monnaie fiduciaire. Même quelques pays l’utilisent nationalement, on ne peut nier que les crypto-monnaies sont plus des objets de spéculation que des monnaies en tant que telles.

C’est face à ce constat que sont apparus les “stablecoins”, des crypto-monnaies dont le prix (le cours) est adossé à une valeur plus “stable”, une monnaie fiduciaire par exemple. Et lorsque l’initiative vient d’une banque centrale, la BCE, cela donne l’Euro Numérique. Ce serait donc une monnaie fiat, i.e. décrétée par l’Europe.

Quel intérêt donc d’utiliser une crypto-monnaie d’Etat ? Le but de la première crypto-monnaie, le Bitcoin, était de pouvoir se passer d’intermédiaires centralisés de confiance, i.e. une banque centrale.

L’intérêt le plus évident est de ne plus être soumis à la volatilité des crypto-monnaies. En novembre 2021, un bitcoin valait 58 000 €, soit 6,9 millions de F. En novembre 2022, le même bitcoin ne valait plus “que” 15 700 €, soit 1,8 millions de F. Sur l’aspect “conservation de valeur”, on a vu mieux …

Un euro numérique serait ainsi plus stable et amènerait plus de confiance, et pourrait être dès le début utilisé comme monnaie, et pas comme placement financier.

Mais se pose la question de la dépendance à la technologie : comment payer en euro numérique si mon téléphone n’a plus de batterie ? Ou si le réseau mobile est en panne ? Et si mon commerçant n’accepte pas l’euro numérique ? Tant de questions, si peu de réponses ?

Sur ces technologies “révolutionnaires”, il faut savoir faire preuve de schizophrénie : les expérimenter aussi vite que possible, tout en s’en méfiant fortement. Si pour une raison quelconque, nous ne pouvions plus utiliser nos smartphones demain, nous serions très content d’avoir nos billets et nos pièces pour continuer à commercer. 

Pita