Dans le cadre de la 3e édition du festival Te Vevo, au Petit théâtre de la Maison de la culture, la compagnie du Caméléon présente, pour la première fois au public, sa nouvelle création. Keshi raconte l’histoire du jeune Hereau (Tuarii Tracqui) qui va devenir père et qui s’interroge sur l’identité cachée du sien.
La 3e édition du festival Te Vevo-Le monde en écho s’ouvre sur la nouvelle création de la compagnie du Caméléon, Keshi, spectacle vivant qui illustre la thématique des secrets de famille. Seront aussi abordés les conséquences des essais nucléaires et l’accompagnement des matahiapo au cours du festival, qui se tient au Petit théâtre de la Maison de la culture.
Après Cravate Club, L’hiver sous la table, Family Dream et Les Champignons de Paris, Keshi raconte l’histoire de Hereau, qui, alors qu’il va devenir père, cherche à savoir quelle est l’identité du sien, que sa mère ne veut pas lui révéler. Ainsi, il pourra devenir un homme au milieu de cette famille hantée par les silences.
Le processus de création a été initié fin 2020 par deux mois au cours desquels les comédiens et l’autrice, Solenn Denis (Sandre), ont mené des actions socio-culturelles et éducatives, allant à la rencontre des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse, des maisons de quartier et des prisonniers de Tatutu. De ces rencontres est né un “premier jet d’écriture”, selon Guillaume Gay, directeur artistique de la compagnie. Puis le metteur en scène, Antonin Chalon (After The End), a été associé au projet avec son équipe.
Ensuite, cette ébauche a évolué. “Chacun y a mis de ce qu’il est, de son imaginaire”, poursuit Guillaume Gay. Deux résidences de création à la Maison de la culture et à Tatutu ont ensuite suivi en août-septembre et en octobre 2022 et “on a abouti à un texte finalisé” qui a été présenté à des professionnels afin de vérifier “son ancrage local”. “C’était important pour nous que ce soit à la fois fictionnel et que le texte reflète une réalité locale.”
Réparation
Hereau est joué par Tuarii Tracqui (Les Champignons de Paris, L’amour à l’épreuve). “Depuis cinq ans, nous tournons avec Les Champignons de Paris. Ça crée des liens. On savait qu’on allait rejouer ensemble (avec Guillaume Gay et Tepa Teuru, NDLR), mais on ne savait pas de quel thème on allait traiter. (…) On savait que ce serait un sujet engagé – car c’est ce qui anime la compagnie du Caméléon – et utile pour nous et la société en général.”
Tepa Teuru (Hiro’s, Les Champignons de Paris, Tupapa’u, Meurtres à Tahiti, O Morito ta’u vahine) interprète le cousin de Hereau, qui est aussi son modèle. “Je suis impatient de remonter sur scène”, assure-t-il, “j’aime tellement jouer”. “Cette pièce a de nombreux atouts. Sa mise en scène, sa musique, sa création de lumières et son décor accompagnent un très beau texte.”
Justine Moulinier (la mère de Hereau) et Guillaume Gay (l’ancêtre) complètent le casting de ce spectacle vivant.
“Les premiers retours nous disent que les spectateurs se sentent suffisamment à distance pour ne pas être en état de choc”, mais qu’ils “peuvent s’identifier” au sujet de la pièce. “Il y a de la joie, de la tendresse, de la poésie pour que chacun, à l’endroit où il est, puisse aller vers une forme de réparation.” En résumé, que cette pièce fasse écho en chacun des spectateurs.
T.I.
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