Découverte d’une fissure d’ampleur dans une centrale nucléaire en France

EDF pourrait devoir mener des recherches et inspections dans son parc nucléaire en France, faisant planer des incertitudes sur la disponibilité de ses capacités de production.
EDF pourrait devoir mener des recherches et inspections dans son parc nucléaire en France, faisant planer des incertitudes sur la disponibilité de ses capacités de production. (Photo : Shutterstock)
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Une fissure d’ampleur due à une corrosion a été découverte dans une des centrales nucléaires en France du géant EDF, relançant les interrogations sur ses capacités de production et s’ajoutant à de nombreux déboires passés.

Après la mise au jour de cette fissure, décelée dans un réacteur à l’arrêt en Seine-Maritime (nord), le gendarme du nucléaire français, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a sommé le groupe de “réviser sa stratégie” pour résoudre les problèmes qui plombent ses centrales depuis fin 2021.

Un phénomène de corrosion avait alors été mis au jour dans des conduites cruciales pour la sûreté des centrales, contraignant à la mise à l’arrêt de nombreux réacteurs pour des opérations de contrôle et de réparations.

La crise industrielle inédite subie par EDF en 2021 s’était accompagnée de pertes historiques (17,9 milliards d’euros en 2022) et avait suscité l’inquiétude en France où la part d’électricité d’origine nucléaire est la plus importante au monde.

Après la mise en demeure de l’ASN, EDF pourrait devoir mener des recherches et inspections plus exhaustives dans son parc nucléaire en France, faisant planer des incertitudes sur la disponibilité de ses capacités de production (56 réacteurs).

Selon un responsable de l’ASN, Julien Collet, la découverte de la fissure à Penly en Seine-Maritime va entraîner une prolongation d’arrêts d’autres sites pour des contrôles, mais il ne devrait “pas y avoir d’arrêts massifs”.

A l’heure actuelle, sur les 16 réacteurs les plus récents et identifiés comme les plus sensibles, 10 réacteurs doivent encore être contrôlés et réparés en 2023.

Pour Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’IRSN, considérée en France comme la police scientifique de la sûreté nucléaire, la découverte de l’importante fissure “est au-delà de ce qui est acceptable, d’un point de vue sûreté”.

En 2021, “c’était déjà un problème sérieux quand on avait des fissures de 6 millimètres”, aujourd’hui “avec 23 millimètres, c’est très sérieux”, a-t-elle ajouté, en évoquant un risque de rupture et donc de fuite.

Implanté dans 23 pays, EDF revendique le rang de premier exploitant nucléaire dans le monde. Deux réacteurs EPR de nouvelle génération en service en Chine et d’autres sont en projet en Inde ou au Royaume-Uni  mais leur mise en service est retardée.

AFP