Avec Mahinui Temarii, une liste de “jeunes travailleurs” aux élections territoriales

Le parti travailliste polynésien de Mahinui Temarii se lance pour la deuxième fois dans la course aux territoriales, et veutx surtout "agir pour les jeunes".
"Une grue qui ne n'opère pas, c'est une grue qui perd de l'argent" selon Mahinui Temarii des Ets Cowan. (Photo : Damien Grivois)
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Le public connaît Mahinui Temarii, le secrétaire général du rassemblement des travailleurs polynésiens, très investi dans la vie syndicale et la sécurité sur les quais du port de Papeete où il travaille depuis plus de 50 ans au sein de la société Cowan…

Comme il y a 5 ans, il confirme à La Dépêche qu’il va à nouveau échanger son casque de chantier contre la casquette de leader d’une liste en lice pour les élections territoriales. “C’est le parti travailliste polynésien, créé en 2001, qui se présente sous le nom des jeunes travailleurs” explique Mahinui Temarii qui se déclare particulièrement préoccupé par la question de l’emploi des jeunes.

“Les anciens, les metua, poussent les jeunes à partir à l’armée, à s’expatrier parce qu’il n’y a pas de travail en Polynésie” déplore ce responsable de la manutention portuaire. “Quand on pense qu’il y a peut-être 30 000 ou 40 000 jeunes qui n’ont pas d’emploi, c’est un vrai échec”.

La liste des jeunes travailleurs ne comprend aucun élu. Elle n’affiche que des candidats et candidates de la société civile, dans une tranche d’âge comprise entre 20 et 39 ans. “Bon, sauf la tête de liste qui a 27 ans, euh non 67 ans !” s’amuse Mahinui Temarii en parlant de lui-même. “Il a y a eu quelques approches d’autres formations politiques. Je leur ai proposé d’amener des jeunes et pas des personnes âgées, même si ce sont des professionnels ».

Le candidat plaide ouvertement pour un renouvellement de la classe politique, et ne conteste pas le terme de dégagisme. “Nos hommes politiques sont tout simplement obsolètes” estime le fondateur du parti travailliste. “Les 57 élus de l’assemblée doivent voter des lois, ils ne sont pas là pour s’envoyer de noms d’oiseaux et se diviser sur tout, il faut que cela s’arrête”.


“Annulation de la CST”


Selon Mahinui Temarii, la “vraie” politique, la noble, doit enfin prendre le pas sur les logiques politiciennes. D’ailleurs, si sa liste devait accéder au pouvoir, il s’engage à constituer un gouvernement d’unité auquel participeraient toutes les formations représentées à Tarahoi.

Il promet également que tout le monde – y compris les représentants – cotisera à la CPS, le système actuel étant “un très mauvais message sur le plan symbolique”… La classe politique est “totalement déconnectée des préoccupations des jeunes ménages, elle ne pense qu’à l’argent» regrette la tête de liste, qui propose de nouveaux arbitrages budgétaires, au niveau du Pays ou même de la Caisse de prévoyance sociale.

Nombre de candidats s’engagent sur une suppression de la TVA sociale. “TVA sociale ? Je ne connais pas !” balaie Mahinui Temarii qui, lui, veut supprimer la TVA tout court, ainsi que la Contribution de solidarité territoriale (CST) afin de simplifier la fiscalité. Objectif affiché : rendre le coût du travail plus attractif, et donc permettre une meilleure intégration des jeunes travailleurs sur un marché de l’emploi plus dynamique.

La liste des jeunes travailleurs n’est pas, en revanche, favorable à l’impôt sur le revenu “qui te taxe des cheveux jusqu’aux ongles”. Il y a “15 milliards de francs qui peuvent retourner au Pays” assure le candidat qui juge inégalitaire l’effort de solidarité : “Est-il normal que 69000 salariés et 38000 retraités paient pour les 280 000 ressortissants de la CPS ?”

Mahinui Temarii regrette l’assistanat institutionnalisé, et souligne que, par exemple, les contrats CAE représentent une “concurrence déloyale”. Enfin, la liste des jeunes travailleurs s’engage à supprimer l’impôt foncier. “Pourquoi un propriétaire devrait-il payer une taxe sur ce qui lui appartient ?”
La liste de Mahinui Temarii serait presque complète, à l’exception des candidats pour les archipels des Australes et des Marquises.