Aoa Polynesian Forest : régénérer les forêts natives pour préserver le futur

L'une des premières étapes est d’effectuer un nettoyage qui consiste à retirer toute les plantes invasives pour pouvoir ensuite les remplacer par des plantes endémiques. 
L'une des premières étapes est d’effectuer un nettoyage qui consiste à retirer toute les plantes invasives pour pouvoir ensuite les remplacer par des plantes endémiques. (Photo Aoa)
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Aoa, qui signifie le banian en reo tahiti, est avant tout une initiative polynésienne. Cette entreprise a pour mission de régénérer les forêts humides, de protéger la faune locale et d’initier la jeune génération future à la préservation de notre fenua. 

De nombreuses personnes étaient présentes, ce jeudi 9 mars au matin, dans les jardins de la commune de Teva I Uta pour assister à la présentation du concept Aoa. “Un projet de toute une vie” comme le dit Gaspard Toscan Du Plantier, directeur général de la Sofidep, partenaire financier. “Ce n’est pas qu’un projet d’entreprise” rétorque Christophe Balsan, ingénieur agronome et créateur de Aoa. “C’est aussi un projet de transmission et de formation, important pour s’inscrire dans le futur de l’économie. C’est une nouvelle manière de voir les choses (…)”

L’une des premières étapes de ce projet est d’effectuer un nettoyage qui consiste à retirer toute les plantes invasives (comme le miconia qui envahit 70% de la surface de l’île) pour pouvoir ensuite les remplacer par des plantes endémiques. 

“Ce n’est pas aussi simple d’arriver… de tout arracher et de tout enlever. C’est même contre-productif. Les premiers qui travaillaient dans la vallée se sont rendus compte que ce n’est pas non plus comme ça qu’il fallait le faire” poursuit Christophe Balsan. “C’est un projet qui va petit à petit se mettre en place : 5 ans, 10 ans, 15 ans voire plus. Il y a de la bonne volonté et on a bon espoir de montrer rapidement des choses très intéressantes”. 

Les premiers nettoyeurs, en l’espèce des jeunes du quartiers de Atimaono, ont commencé leur travail il y a une dizaine de jours. Une pépinière, basée à Papara, a entamé la production des végétaux il y a environ trois mois. Petit à petit, la pépinière va être alimentée en graines, en racines, en boutures pour pouvoir produire des plantes qui viendront remplacer ces fameuses espèces invasives. Pour le financement, le responsable de Aoa dit s’être inspiré des autres sociétés en métropole ou en Europe. Il souhaite, sur le long terme, assoir son autonomie financière afin de ne pas dépendre du subventions de la part de Pays, de l’Etat ou de l’Europe.

Le financement s’appuie d’abord sur un site internet déjà en ligne, sur lequel les internautes pourront acheter des actions de préservation. Il existe en fait des ratios de mètre carrés régénérés : les particuliers pourront investir la somme qu’ils souhaitent , exprimée ou transformée en mètres carrés générés par an. Ce site a une cible principale : les touristes, même si tout le monde peut participer. 

Le visiteur qui débarque en Polynésie française pourra, désormais, compenser l’impact de sa venue au travers d’une action financière volontaire.

Le site est donc bilingue et des partenariats sont en train de se mettre en place avec toute la filière touristique du territoire (Tahiti Tourisme, les compagnies aériennes, les hôtels, etc…). 

Les entreprise pourront également investir dans le projet Aoa. 

“Ce n’est pas du mécénat. Car l’objectif est de leur vendre des éléments de communication pour faire eux-mêmes de la communication sur leurs réseaux, quels qu‘ils soient” insiste Christophe Balsan. “Et puissent mettre en avant leur investissement afin que Aoa puisse développer encore plus ses projets”. 

Le tavana de Teva I Uta se déclare lui aussi aussi motivé par ce projet : “nous sommes au cœur d’une grande ambition, non seulement de Teva I Uta, mais aussi du pays bien sûr.”

Au total, cinq communes se sont réunies dans une communauté de communes (qui part de Papara jusqu’à Teahupoo, et de Tautira jusqu’à Papenoo), avec toujours cette même ambition : “trouver et réveiller les potentialités de développement d’une zone qui disons le, n’étais pas une zone de prédilection pour les investissements de développement puisque 80% de l’emploi salarié de Tahiti se trouve entre Paea et Arue” selon Tearii Alpha. 

“Il faut aussi regarder la préservation et la revalorisation de notre nature. (…) Si on a choisi le domaine de Atimaono, c’est parce que le domaine le permet” justifie le tavana de Teva i uta. “Atimaono, c’est 1500 hectares. Et il y a 250, qui sera dédiés à Aoa. Donc ce projet ne viendra pas gêner l’activité du golf, ne viendra pas gêner l’activité agricole, ne viendra pas gêner les futurs activités qui seront organisées sur la grande plaine de Atimaono”. 

Correspondance Janice Chan

Pour en savoir plus : www.aoa.pf

Teaha Temeharo, jeune du quartier de Atimaono

“On enlève toute les plantes envahissantes”

“Ça fait deux semaines que l’on a commencé à travailler sur le site. Chaque matin, avec les collègues, on met à peu près 25 min pour monter jusqu’au domaine. Et après 5 minute de repos, on commence a nettoyer la vallée. C’est-à-dire qu’on enlève toute les plantes envahissantes comme le miconia, les branches pourries, les lianes qui étouffent les arbres. Avant de faire ca, je travaillais dans une pépinière mais j’aime bien ce travail. C’est dur mais j’aime bien.”