Trafic d’ice : Yannick Mai de retour au tribunal, le procureur requiert 10 ans

Yannick Mai est aujourd'hui en détention provisoire dans une autre affaire de trafic d'ice, 300 grammes reçus par colis postal cette fois, une affaire de encore à l'instruction.
Yannick Mai est aujourd'hui en détention provisoire dans une autre affaire de trafic d'ice, 300 grammes reçus par colis postal cette fois, une affaire de encore à l'instruction. (Photo YP)
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Yannick Mai, c’est ce “guide touristique” arrêté en 2017 à l’aéroport de Los Angeles avec 3,7 kilos d’ice dissimulés dans des bagages à double fond. Il a alors la responsabilité d’une dizaine d’adolescents polynésiens partis en vacances, des jeunes qui s’étaient retrouvés interrogés par la police américaine puis quasiment abandonnés dans l’aéroport américain une nuit entière, sans accompagnant, avant que la compagnie aérienne Air France ne leur trouve un logement en attendant un nouveau vol. 

Ce jeudi 16 mars, le procureur demande la peine maximale pour le trafic de stupéfiants – dix ans de prison – à l’encontre de Yannick Mai. Rappel des faits. Condamné aux Etats-Unis, le Tahitien y est d’abord incarcéré durant trois ans. Un délai pendant lequel il est aussi jugé puis condamné à Tahiti, en son absence, tout comme une dizaine d’autres personnes, notamment Moerani Marlier, un ancien PNC surnommé “El Chapo”, présenté comme l’autre “big boss” du réseau.

Après sa libération aux Etats-Unis, Yannick Mai est de retour à Tahiti où il est immédiatement arrêté, placé en détention provisoire, puis condamné à neuf ans de prison en juin 2020 lors d’un procès durant lequel il a toujours nié être à la tête d’un réseau. Il n’a pas non plus, selon lui, participé aux importations qu’on lui reproche, soit six kilos de drogue ramenés en trois voyages en 2017. 

Seulement, en mars 2021, suite à un vice de procédure soulevé par son avocat, la cour d’appel le libère au grand désarroi du parquet qui saisit la Cour de cassation. Le 5 janvier 2022, la Cour de cassation annule l’arrêt de la cour d’appel qui l’a fait libérer. Retour à la case départ pour ce nouveau procès le 16 mars 2023. 

Un fait nouveau, des aveux 

En dehors d’une tentative d’importation avortée avant son arrestation aux Etats-Unis, Yannick Mai a toujours nié avoir réussi à ramener de l’ice lors du procès en première instance. Ça n’est plus le cas aujourd’hui. Il reconnaît avoir importé quelques centaines de grammes en avril 2017, mais c’est tout. Pour son avocat, tous les autres se sont mis d’accord pour lui faire porter le chapeau et le désigner comme responsable ou initiateur du trafic. Faux, pour son avocat, qui présente Yannick Mai comme une simple mule aux ordres de Moerani Marlier.

Pour l’avocat général, Yannick Mai met en avant une sorte de théorie du complot pour minimiser les faits qui lui sont reprochés. Selon le ministère public, les écoutes téléphoniques réalisées pendant l’enquête sont claires, et surtout les témoignages des autres personnes condamnées “concordants” pour confirmer qu’il est bien l’organisateur principal du trafic. “Six kilos importés en 2017, c’est la réalité du dossier” dit-il. Il rappelle les dégâts et les conséquences du trafic d’ice en Polynésie. Il précise aussi que Yannick Mai est aujourd’hui en détention provisoire dans une autre affaire de trafic d’ice, 300 grammes reçus par colis postal cette fois, une affaire de encore à l’instruction. Il demande donc dix ans de prison. Délibéré le 6 avril prochain.

Compte-rendu d’audience : YP