MMA – Octo Fighting League #1 : le drapeau polynésien enfin chez lui 

Flore Hani entre un peu plus dans l'histoire du sport local, en s'offrant le 1er combat professionnel de MMA organisé sur le Fenua. (Photo : Wendy Cowan)
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Il se porte, et ne se brandit, bien souvent qu’à l’étranger, sur les épaules des aito résolus à l’exil pour accomplir leurs rêves. Et pourtant, ce soir, il s’érigera enfin sous un ciel qu’il connait, devant un public qui l’attend : le drapeau polynésien est de retour chez lui.

Fer de lance des arts martiaux mixtes depuis plusieurs années en Polynésie, Flore Hani fait partie de ces athlètes expatriés. Par passion, mais aussi hélas par défaut. La pratique du MMA étant légalisée depuis peu, deux ans seulement, il a fallu composer entre une carrière professionnelle et un attachement profond au fenua.

“J’ai fait toute ma carrière à l’étranger. Je n’avais pas le choix” confie Hani, qui ne regrette rien. “Quand j’ai eu des défaites, c’était dur. Je pensais au Fenua et à toutes ces personnes qui me soutiennent. J’avais honte. Honte de décevoir. Et puis si loin, on se sent seul, il faut le dire. Par contre, quand je gagnais, cela me rendait encore plus fière. Pouvoir valoriser mon pays à travers ce sport, c’est une chose magnifique ! Je suis fière de porter ce drapeau à l’international, et aujourd’hui j’ai l’occasion de le porter chez moi : enfin !

Un soulagement pour notre aito, qui espère ouvrir la voie à quelque chose de plus grand encore pour les générations futures : “Cet évènement permet de mettre le MMA polynésien en lumière, surtout au niveau national, car nous sommes trop souvent oubliés. Mais c’est également l’occasion pour cette nouvelle génération de combattants locaux de se mesurer à un tout autre niveau, même en amateur. Il n’y a pas de secret : pour évoluer, il faut affronter meilleur que soi. On sait tous que s’exporter coûte et que les conditions ne sont pas les mêmes. C’est un contexte particulier qu’il faut gérer. Aujourd’hui, ce sont eux qui viennent à nous, et c’est une chance ! J’espère sincèrement que c’est le début d’une aventure qui sera amenée à se répéter pour encore des années.”

Et Flore peut être d’autant plus fière, puisque son combat qui l’oppose à la Française Annabel Merlier Lemoine en -52,2 kg, est à la tête d’affiche de cette première édition de l’OFL#1. En effet, un combat professionnel, féminin, en “main event” : c’est tout un symbole. L’OFL s’inscrit dans cette lignée d’organisations qui s’assument par des choix forts, dans l’ère du temps. De quoi abattre un peu plus les préjugés sur la discipline.

“Co-main event” de la soirée, Julian Schlouch a hâte de monter dans l’octogone et se mesurer à l’invaincu Tony Di Gasparro.
(Photo : Wendy Cowan)

Les légions sont prêtes 

Du coté des combattants amateurs, les aito ont hâte de livrer bataille. Une soirée qui débutera par cinq combats amateurs entre Tahitiens, avant d’entamer la “Main Card” et les confrontations franco-tahitiennes.

Parmi les combats les plus attendus en début de soirée, le face à face entre les poids lourds Enoha Tauraatua et Hamatanui Tautu promet d’être féroce. Lorenzo Avvenenti, quant à lui, aura à cœur d’aller chercher sa première victoire en amateur face à Jason Ateo. Idem pour Antonin Harris opposé au talentueux Moehau Dimier.

Pour Abdel Nouya, ce sera l’occasion d’ouvrir son compteur face à Keanu Sangue, également à la recherche d’un premier succès en MMA. De leur coté, José Teiva et Shawn Lihault s’affronteront pour une deuxième victoire en amateur afin d’étoffer leur jeune palmarès. 

Sur la “Main Card”, en moins de 63,5kg, le jeune Taramu Tinirau, vice-champion de Polynésie, sera opposé au français Théo Murris. Le Niçois, connu pour son explosivité et son jeu au sol, compte bien utiliser ses atouts : “L’entrainement a été intense et je compte bien jouer toutes mes cartes. Je suis déterminé. Mon seul objectif c’est de finir ce combat !” De son coté, Taramu, fidèle à lui-même, préfère les actions aux longs discours : “Je suis là pour gagner !

De son côté, Raimana Tunoa est prévenu. Le Français Ibrahima Wade n’est pas là pour jouer les figurants : “Demain c’est la guerre ! J’espère que mon adversaire est prêt…” Ce à quoi Raimana répond serein : “Peu importe ce qu’il a à proposer, moi je suis prêt.”

Très attendue, la confrontation entre le jeune aito Julian Schlouch et l’invaincu Tony Di Gasparro, fait office de “co-main event”. Les deux combattants, qui ont déjà pu aiguiser leurs couteaux à l’international, promettent un show à la hauteur des attentes du public : “On va vous donner du spectacle, puisque c’est ce que vous voulez, non?!” s’exclame Tony en conférence de presse. Une déclaration qui fait naître un sourire au coin chez un Julian prêt à en découdre. 

Rendez-vous donc ce soir, vendredi 17 mars à 18h, au parc Vairai, pour une soirée de MMA de haute voltige !

Ils nous l’ont promis : ” Dans la cage, ce sera la guerre ! ” (Photo : Wendy Cowan)