Le Pays valide l’import de 1375 T de viande de porc rien que pour 6 mois

Le conseil des ministres a validé l’ouverture d’un quota d’importation de 1 375 tonnes de viande de porc pour le 1er semestre 2023.
Le conseil des ministres a validé l’ouverture d’un quota d’importation de 1 375 tonnes de viande de porc pour le 1er semestre 2023. (Photo Shutterstock)
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Les membres de la commission de la viande de porc ont pris connaissance de la situation de la filière porcine sur présentation d’un rapport technique établi par la direction de l’Agriculture. Après analyse de la filière et suivant les besoins exprimés par les deux sociétés de charcuteries, dans le cadre de leur activité de transformation, ils ont approuvé, à l’unanimité, de proposer au Conseil des ministres, l’ouverture d’un quota d’importation de 1 375 tonnes de viande de porc pour le 1er semestre 2023 : 695 tonnes pour la société Charcuterie du Pacifique et 680 tonnes pour la société Salaisons de Tahiti.

En principe, l’importation de viande non transformée est interdite, afin de favoriser la production locale. (Photo archives LDT)

Selon le communiqué du Pays, ils ont également proposé à l’unanimité, l’ouverture d’un quota d’importation de 600 porcelets, soit 300 pièces réparties entre les deux charcutiers. En 2018, l’autorité polynésienne de la concurrence (APC) avait dressé un diagnostic d’ensemble de la filière porcine afin de tenter de cerner les problémes principaux qui contribuent à la faible concurrence : fort encadrement des prix, de gros et de détail, ainsi que restrictions et interdictions à l’importation sur la viande de porc destinée à la transformation comme sur les produits charcutiers.

La production locale reste insuffisante

Depuis 1998, le prix de la viande de porc (abattage, prix de gros et de détail) est réglementé par un prix plafond de vente à Tahiti et Moorea. En principe, l’importation de viande non transformée est interdite, afin de favoriser la production locale. Mais un régime spécifique de quotas d’importation exclusivement réservés à la transformation, a été mis en place.

Deux entreprises acquièrent seules la totalité de la production locale et bénéficient de la possibilité d’importer de la viande, à un coût moindre. Des interdictions spécifiques d’importation de nombreux produits finis de charcuterie sont prévues, mais des dérogations sont cependant accordées. Une taxe de développement local (TDL) au taux de 37 % a été instaurée pour certaines préparations issues de viande importées. La majoration globale du prix d’achat par les importateurs est d’environ 47 %.

L’élevage porcin ne représentait que 2,8 % en volume et 7,1 % en valeur du total des productions agricoles en 2017. La production locale reste donc très insuffisante pour satisfaire la demande. La réglementation organise une double protection : celle des éleveurs locaux (prix réglementés et garantie d’écoulement de leur production) et celle des industriels (en contrepartie de l’obligation d’acquérir la production locale, ils sont protégés de la concurrence extérieure et intérieure). Selon l’APC, ce régime semble avoir atteint ses limites : absence de stimulation concurrentielle, faible incitation à baisser les prix et à améliorer qualitativement la production.

Conseil des ministres et LDT