
Après deux années marquées par la crise sanitaire, les chiffres de la délinquance pour l’année 2022 sont repartis à la hausse en Nouvelle-Calédonie, notamment les atteintes aux personnes et les violences intra-familiales en très forte progression.
“Ces violences sont insupportables par leur nature mais aussi par leur volume. La Nouvelle-Calédonie reste, avec 7,1 faits pour 1.000 habitants (3,28 faits pour 1.000 habitants en métropole, NDLR), le territoire le plus impacté sur le plan national”, a déclaré le procureur de la République Yves Dupas, mardi, lors d’une conférence de presse à Nouméa.
Les violences intra-familiales ont notamment augmenté de 62,84% entre 2019 et 2022 alors qu’elles étaient déjà particulièrement nombreuses.
Autre sujet de préoccupation : la délinquance routière
Avec 70 décès au 31 décembre 2022, soit 20 de plus qu’en 2021, l’archipel de 270.000 habitants a atteint un taux de mortalité routière de 259 pour un million d’habitants, loin devant la France métropolitaine (45 pour un million), selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
“En Nouvelle-Calédonie on ne meurt pas par arme à feu, on meurt par accident de voiture. Soixante-dix morts sur la route pour une population qui totalise 271.000 habitants, c’est considérable”, s’est alarmé le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc, également présent au point presse.
Caractéristique commune à tous les types de délinquance : l’alcool. Il est associé à 73% des accidents mortels et une grande majorité des affaires de violences intra-familiales.
“C’est une responsabilité collective et je suis très clair, la délinquance ne reculera vraiment sensiblement que si cette problématique des addictions à l’alcool est traitée, gérée et pilotée. Ce qui suppose que chacun assume ses responsabilités”, a souligné le procureur de la République.
Seules les atteintes aux biens diminuent de 10,53% entre 2019 et 2022, tout en demeurant à un niveau particulièrement élevé. Pour ce type de faits, le taux pour 1.000 habitants est de 32,65 contre 28,58 en métropole.
Le haut-commissaire a pointé l’importance du nombre de jeunes impliqués dans les faits de délinquance et notamment les atteintes aux biens où la part des mineurs dépasse 36%.
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