Papeete : des parents d’élèves dénoncent “l’agressivité croissante” des SDF

Ce mardi peu avant midi, des sans-domicile fixe (SDF) se battaient en pleine rue, à quelques mètres de l'entrée du collège Anne-Marie Javouhey.
Ce mardi peu avant midi, des sans-domicile fixe (SDF) se battaient en pleine rue, à quelques mètres de l'entrée du collège Anne-Marie Javouhey. (Photo : Damien Grivois)
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“Depuis plusieurs mois, nous constatons une aggravation sécuritaire réelle à proximité immédiate de la cathédrale. En effet, le nombre de personnes sans domicile fixe (SDF) à proximité ne cesse d’augmenter et une frange de cette population dispose d’un comportement complètement anormal”. Yves Ngo Van, de l’association des parents d’élèves de l’enseignement libre du collège Anne-Marie Javouhey et Didier Alpini, de celle du collège et lycée La Mennais, ont adressé le 9 mars dernier un courrier commun au haut-commissaire de la République, au président du Pays et à Père Christophe car ils estiment que la population de sans-abri “fait peser un risque majeur” sur les enfants. Selon nos informations, un rendez-vous a été convenu entre les représentants des parents d’élèves et le tavana Michel Buillard, pour ce vendredi 31 mars à la mairie de Papeete.

La cathédrale est le lieu de rassemblement des sans-abri de la capitale. (Photo d’archives La Dépêche)

En marge des dealers, de “la saleté répugnante” et de “l’odeur nauséabonde”, les représentants des parents d’élèves assurent que la situation devient très grave. “Nous avons dû faire intervenir la police pour arrêter un SDF qui se masturbait devant un groupe de jeunes filles” s’indigne Didier Alpini auprès de La Dépêche, “il y a aussi eu des vols, des agressions, des adolescentes ont été tripotées, une enseignante s’est même fait voler son sac à l’arrachée”.

Les signataires expliquent qu’ils représentent presque 6 000 parents d’élèves et qu’ils sont “dans l’obligation” de protéger leurs enfants, lesquels se retrouvent dans des situations “inextricables et inacceptables”. Selon Didier Alpini, “cela fait longtemps que le problème a été soulevé” et la question n’est pas tant le nombre de SDF autour de la cathédrale que le comportement de plus en plus agressif ou “entreprenant” de certains d’entre eux. Quelle réponse des autorités ? “Pour l’instant, c’est encore un peu le jeu du ping-pong, d’un côté on nous répond que c’est la faute de Père Christophe qui leur donne à manger, de l’autre on nous explique que les autorités n’assument pas leur rôle de police”  explique encore Didier Alpini.

Père Christophe : “Et le pouvoir de police du maire ?”

Père Christophe s’investit depuis une trentaine d’années dans le secours aux sans-abri. (photo archives La Dépêche)

“Ils ont raison de se plaindre, c’est un cri amplement justifié…” a réagi Père Christophe auprès de La Dépêche. Le matin même, il avait publié sur la page du centre d’accueil Te Vaiete un message indiquant qu’il s’activait toujours à la réalisation du nouvel Acceuil Te Vai-ete à Mamao. “S’il ne résoudra pas la question des personnes à la rue à Papeete, il supprimera leur rassemblement à l’heure du repas qui correspond aussi à l’heure de la rentrée des classes” indique Père Christophe. “Mais reste que l’agglutinement et la sédentarisation autour de la cathédrale avec le trafic de drogue et l’élevage de chiens relève de l’autorité publique”. L’homme qui vient en aide aux sans-abri depuis des décennies assure qu’il suffirait de mettre en application l’arrêté municipal n°2014-487 DGS du 28 août 2014 qui stipule clairement qu’il “appartient au maire, en vertu des pouvoirs de police (…) de prescrire les mesures nécessaires pour assurer le maintien du bon ordre, de la tranquillité, de la salubrité et de la sécurité publiques sur le territoire de sa commune (…)”