1500 escales attendues en 2025 : la croisière s’amuse, mais l’environnement ?

Tahiti Cruise Club annonce un objectif de 1500 escales par an après le salon "Seatrade Cruise Global ". (Photo : Shutterstock)
Tahiti Cruise Club annonce un objectif de 1500 escales par an après le salon "Seatrade Cruise Global ". (Photo : Shutterstock)
Temps de lecture : 2 min.

Difficile de concilier l’augmentation du tourisme, les emplois que le secteur peut générer, avec les enjeux environnementaux de notre époque. Tous ces thèmes sont d’ailleurs sur les lèvres de tous nos politiques à la veille des élections territoriales. Du 28 mars au 30 mars, une délégation polynésienne des professionnels du secteur de la croisière et du tourisme s’est rendue au “Seatrade Cruise Global” en Floride, salon international de référence. Au programme : rencontres entre fournisseurs, armateurs et présentation des objectifs.

1500. C’est le nombre d’escales que le Pays se donne comme objectif d’accueillir à partir de l’année 2025, apprend le communiqué transmis par Tahiti Cruise Club. Son président, Bud Gilroy, était à la tête de la délégation polynésienne lors du “Seatrade Cruise Global” en Floride.

Cette dernière qui, comme informe le communiqué, était composée de représentants de Tahiti Tourisme, Air Tahiti Nui ou encore Tahiti Nui Travel, a pu évoluer “au sein du pavillon rassemblant 6 États et territoires insulaires du Pacifique sud et la Pacific Tourism Organisation, sous la bannière de la South Pacific Cruise Alliance.

Durant ces trois jours de salon, les professionnels ont pu rencontrer une trentaine de compagnies de croisière pour travailler sur les itinéraires à venir :“Dans la continuité des années précédentes, l’objectif est de pouvoir échanger directement avec les décideurs du secteur, les informer sur les évolutions et les programmes d’aménagements et d’infrastructures, ou les possibilités de coopérations marketing.”

Toujours selon le communiqué, il est indiqué que le travail, durant le salon, a porté sur une incitation à l’accroissement du nombre d’escales sur la Polynésie française avec des navires adaptés pour le territoire et le maintien chaque année d’une moyenne de moins de 500 passagers par escale.

Et les impacts environnementaux ?

A ce sujet, le communiqué précise uniquement que “les transitions environnementales sont également régulièrement évoquées, ainsi que le soutien direct possible aux initiatives locales de préservation des espaces et des espèces.”

A ce jour, il faut en effet se poser la question des répercussions d’une telle augmentation d’escales de bateau de croisière sur notre environnement. Si les retombées économiques pour le Pays et tous les acteurs du tourisme sont bien évidemment indéniables et importantes, il n’en reste pas moins qu’un bateau de croisière est encore aujourd’hui extrêmement polluant, même en escale.

Une étude de l’organisation non gouvernementale, Transport & Environement, publiée en 2019, informe, pour la ville de Marseille que “les 57 navires de croisière qui ont fait escale à Marseille en 2017, en tout pendant 3342 heures, ont émis autant de Nox (oxydes d’azote) que le quart des 340.000 voitures, qui composent toute la flotte automobile de la ville“. L’étude précise également que “dans les grandes villes comme Barcelone ou Marseille ou Hambourg, les navires de croisière, quand ils sont arrimés au port, rejettent de deux à cinq fois plus de SOX (oxyde de soufre) que l’intégralité des voitures de la ville durant l’année 2017.” 

A Marseille, en cette année 2023, des plaintes ont été déposées par des riverains contre les bateaux de croisières.

En espérant que sur le territoire, les pouvoirs publics et les professionnels du secteur prennent toutes les mesures nécessaires, dans un intérêt économique, environnemental, général…