Les gendarmes viennent faire baisser la musique, ils trouvent 258 pieds de paka !

Une fois sur place, une forte odeur de cannabis conduit les gendarmes vers une habitation. (Photo d'illustratio
Les deux individus ont réussi à récolter près de deux millions de francs grâce à leur business illégal. (Photo d'illustration / Archives LDT)
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Le 9 février 2023, les forces de l’ordre sont appelées pour un conflit entre voisins à Mahina. Sur place, ils trouvent 258 pieds de cannabis. Le planteur et deux revendeurs étaient jugés le 6 avril en comparution immédiate. Le tribunal a condamné deux frères revendeurs à 6 et 8 mois de prison avec sursis, 18 mois avec sursis pour le producteur.

C’est pour un problème de voisinage que les gendarmes sont appelés et se rendent dans une servitude de la Pointe Vénus. Une fois sur place, une forte odeur de cannabis les conduit vers une habitation. Une femme d’une soixantaine d’années ouvre la porte aux gendarmes et ne tente pas un instant de camoufler quoi que ce soit : “C’est mon fils qui fait pousser” dit elle.

En-dehors de 258 pieds de paka, les gendarmes trouvent tout l’équipement du jardinier spécialisé. “Un professionnel” dit le président du tribunal qui détaille le résultat de la perquisition : des pots, de l’engrais, des boutures, des lampes, une balance, des sachets plastiques. Dans la chambre, les gendarmes font ouvrir un coffre et saisissent un million de francs en espèces.
C’est ensuite l’étude du téléphone du planteur qui permet d’identifier ses deux plus gros acheteurs, deux frères qui achètent par paquets d’une valeur de 15 000F, 20 000F, 50 000F pour les revendre en sticks.

Un trafic “de subsistance”

Le planteur d’une quarantaine d’années reconnaît les faits. Il a commencé à planter après quelques années de recherche de travail infructueuses. Il a commencé avec 30 pieds, et comme “ça poussait bien”, dit-il, il a augmenté la production pendant la période Covid.

Il gagne environ 250 000F à chaque cycle de récolte, environ 80 000F par mois qui font vivre son foyer et ses deux enfants. “Un trafic de subsistance” explique son avocat. Pour l’un des revendeurs, la situation est plus cocasse. Pour les mêmes raisons, la vente de sticks, il est condamné à payer une amende en novembre 2022. “Donc vous avez continué à vendre après ?” demande le président du tribunal. “Oui, pour payer l’amende”, répond-il.

Le représentant du ministère public appuie ses réquisitions sur la présence du matériel “professionnel” du planteur et sa méthode organisée. Le grossiste, en effet, efface les SMS de négociations au fur et à mesure de ses conversations. Le procureur demande 18 mois de prison dont six mois ferme contre le cultivateur. Six et huit mois plus des travaux d’intérêt général (TIG) pour les revendeurs. Le tribunal suit les réquisitions, excepté pour le planteur, dont l’intégralité de la peine est assortie d’un sursis probatoire.

Compte-rendu d’audience YP