Cannabis thérapeutique  : “nous attendons un calendrier d’exécution”

De gauche à droite : Heitapu Mangue, un malade résilient en attente de cannabis médical légal ; Karl Anihia, président-adjoint du Syndicat polynésien du chanvre  (SPC) et président de Tahiti Herb Culture ; Philippe Cathelain-Tauotaha, président du SPC ; le docteur Parrat, chef du service pneumologie au Centre hospitalier du Taaone et président de l'association Onohea ; Nisrine Ettajani, auteure d'une thèse sur le cannabis.
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Cela fait trois ans que nous portons le sujet et nous attendons toujours des réponses” déplorent Philippe Cathelain-Tauotaha et Karl Anihia, respectivement président du Syndicat polynésien du chanvre  (SPC), président-adjoint et président de Tahiti Herb Culture. Entourés du docteur Parrat, chef du service pneumologie au Centre hospitalier du Taaone et président de l’association Onohea, de Nisrine Ettajani, auteure d’une thèse sur le cannabis et de Heitapu Mangue, un malade résilient en attente de cannabis médical légal, ils ont interpellé ce mercredi au cours d’une conférence de presse, les candidats aux élections territoriales en leur demandant de se positionner sur les modalités d’application du cannabis thérapeutique. Ils attendent du futur gouvernement une volonté de s’engager et la mise en place d’un calendrier d’exécution.

Rappelons que l’assemblée polynésienne a adopté le 17 novembre 2022, la légalisation du cannabis médical. Au vu des avancées en matière de recherche médicale ou encore la reconnaissance du potentiel thérapeutique du cannabis établi par la Commission des stupéfiants des Nations Unis en 2020, le texte de loi est apparu comme une simple refonte de la réglementation de 1978 sur “l’importation, l’exportation, l’achat, la vente, la détention et l’emploi des substances vénéneuses.” La loi de Pays a ensuite été promulguée le 5 janvier 2023.

Une dizaine de délibérations et d’arrêtés doivent maintenant être établis, avant le 5 janvier 2024, pour sa mise en application. “C’est un projet de société et de santé publique. Qui veut faire voter les 10 mesures ? qui veut ouvrir les discussions auprès des personnes concernées, qui veut intégrer les tradipraticiens ?” demande le syndicat du chanvre.

A la tête de la lutte pour la légalisation du cannabis industriel et médical depuis 2020, le syndicat rappelle que la fleur de CBD (Cannabidiol, composant du cannabis) n’est plus considéré comme un stupéfiant et l’exploitation de la fleur de chanvre a moins de 0,3% de THC (tétrahydrocannabinol, substance active du cannabis, responsable de ses effets délétères sur le psychisme) ne constitue pas un risque de santé publique justifiant une interdiction totale.