La Fédération française promet un plan ambitieux pour le football féminin

Corinne Diacre a été remplacée par Hervé Renard à la tête de la sélection féminine.
Corinne Diacre a été remplacée par Hervé Renard à la tête de la sélection féminine. (Photo AFP)
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La Fédération française de football (FFF) a annoncé, ce jeudi 13 avril, une enveloppe supplémentaire pour développer le foot féminin et faire monter en gamme les championnats, des ambitions situées dans la droite ligne de l’arrivée d’Hervé Renard à la tête de l’équipe de France.

“Le foot féminin est une partie de l’avenir du football (…), la FFF va prendre une trajectoire qui va marquer l’histoire du foot féminin en France”, a assuré Philippe Diallo, le président par intérim de la Fédération.

“Ces derniers mois, on a connu des soubresauts et la FFF s’en est saisi pour franchir une nouvelle étape”, a-t-il poursuivi, évoquant les départs récents de Noël Le Graët de la présidence et de Corinne Diacre, remplacée par Hervé Renard à la tête de la sélection féminine.

Cette “trajectoire” a connu une première illustration avec le premier rassemblement réussi du nouveau sélectionneur, en net décalage avec le passé récent de l’équipe de France féminine.

Philippe Diallo, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion du comité exécutif de la “3F”, a annoncé une augmentation de 20 à 25% des dotations à destination des clubs féminins, ce qui représente entre 4 et 5 millions d’euros d’investissements annuels de la part de la FFF.

“Au-delà des paroles, il y a aussi un engagement économique de la part de la fédération. Un effort inédit dans l’histoire de la fédération pour le football féminin”, a-t-il commenté lors d’une conférence de presse.

“Répondre à la concurrence européenne”

Pour donner cette nouvelle impulsion, une Ligue professionnelle propre aux féminines, mais interne à la FFF, doit être lancée le 1er juillet 2024. La décision sera entérinée en assemblée fédérale le 10 juin prochain.

“Pourquoi le faire ? Pour satisfaire l’ambition et répondre à la concurrence européenne. On a été à la pointe, on s’est fait probablement rattraper. Il est important qu’on maintienne la compétitivité, d’où cette structuration de la Ligue professionnelle féminine interne à la Fédération, pas indépendante et qui intègrera D1 et D2”, a détaillé Jean-Michel Aulas, membre du comité exécutif de la FFF.

Cette saison, pour la première fois depuis 2014 aucun club français ne s’est en effet qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions féminine.

Mais pour prétendre à cette professionnalisation, les clubs de D1 devront respecter plusieurs critères, portant notamment sur leurs stade: l’éclairage, la qualité de la pelouse des terrains, la présence de plateformes TV, de meilleurs infrastructures ou des tribunes ouvertes seront ainsi pris en compte.

Des centres de formation au sein de clubs et agréés par le ministère des Sports vont parallèlement être mis en place.

Refonte du championnat

Sans attendre la création officielle de cette Ligue en 2024, la FFF veut rendre le championnat féminin plus attractif dès la saison prochaine (2023-24), avec l’introduction de play-offs réunissant les quatre clubs arrivés en tête de la saison régulière.

Les deux finalistes qui se joueront le titre de champion de France le 19 mai 2024 ainsi que le vainqueur de la petite finale, qui aura eu lieu la veille, seront qualifiés pour la Ligue des champions féminine, a précisé Jean-Michel Aulas.

Cette réforme va de pair avec la restructuration du championnat féminin, avec une deuxième division resserrée à une poule de 12 clubs et la création d’une troisième division de deux poules.

Ce n’est pas la seule nouveauté: un Trophée des championnes est également créé, dont la première édition se jouera le 10 septembre à Troyes et lancera la nouvelle saison.

“On a essayé de faire en sorte que le calendrier qui nous a été proposé pour le calendrier de D1 et pour l’équipe de France ne viennent pas trop en concurrence”, a expliqué Jean-Michel Aulas.

Diallo et Aulas ont par ailleurs lancé les appels d’offres pour la diffusion TV du championnat de D1 et de la sélection féminine couvrant la période 2023-2027.

Un levier important dans le développement du foot féminin, sachant qu’à moins de 100 jours de la Coupe du monde féminine (20 juillet-20 août), les droits TV pour la France de cette compétition n’ont toujours pas été attribués.

AFP