Le paraha peue intéresse un étudiant de l’Université de Liège

Antonin Cabassud, accompagné de Guenaël Devillet, est allé à la rencontre des acteurs de la filière du paraha peue. (Photo DR)
Antonin Cabassud, accompagné de Guenaël Devillet, est allé à la rencontre des acteurs de la filière du paraha peue. (Photo DR)
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Dans le cadre de son mémoire de master 2 en océanographie, Antonin Cabassud, étudiant à l’Université de Liège (Belgique), s’intéresse à l’aquaculture du paraha peue (Platax orbicularis) en Polynésie française. Il est actuellement au Fenua.

Antonin Cabassud, étudiant en master 2 d’océanographie, à l’Université de Liège, a pris l’élevage de paraha peue au Fenua comme sujet de son mémoire, sous la supervision de l’enseignant-chercheur, Guenaël Devillet. (Photo : DR)


Espèce lagonaire de poisson endémique, le paraha peue (Platax orbicularis) est pris comme sujet de mémoire d’un étudiant de master 2 d’océanographie à l’Université de Liège, en Belgique. Antonin Cabassud a vécu au Fenua dans son enfance et voulait, dans le cadre de ses études, revenir ici, dans l’idée de s’y réinstaller. Il a donc choisi de s’intéresser à ce poisson à chair blanche et ferme, sous la supervision de l’enseignant-chercheur, Guenaël Devillet, professeur en master d’océanographie sur la valorisation économique de la mer.

Depuis le début des années 2000, un programme d’élevage de ce poisson, très fin en goût, a été initié par le Pays, au travers de la Direction des ressources maritimes (DRM), après des recherches menées par l’Ifremer. Le rendement envisagé, à l’aube de 2020, était alors de soixante tonnes par an. Malheureusement une bactérie, entraînant une maladie dite des taches blanches, a obéré ces espérances. Toutefois, l’année 2023 s’annonce prometteuse.

Antonin Cabassud, accompagné de Guenaël Devillet, est allé à la rencontre des acteurs de la filière du paraha peue, de la DRM aux restaurateurs qui le mettent régulièrement à leurs menus, en fonction des approvisionnements. La population a aussi été interrogée pour savoir si elle était demandeuse de cette nouvelle espèce dans son alimentation. Cette mission, dont le premier objectif était la compréhension de toute la filière, a été financée par l’étudiant et son université.

Le paraha peue, un met délicieux. (Photo DR)

“Cette aquaculture est vraiment particulière parce qu’elle est écoresponsable”, précise l’enseignant-chercheur, “dans le sens où elle est complètement naturelle. Il n’y a pas d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Le cycle de reproduction est maîtrisé et l’écloserie tourne. Nous nous interrogions sur la viabilité, la viabilisation et l’avenir de cette filière, dans une approche socio-économique. Nous avons découvert à Vairao un écosystème de compétences en aquaculture qui a été développé autour de ce poisson.”

Antonin Cabassud va maintenant conduire son analyse avec toutes les données collectées et en tirer des conclusions pour son mémoire qui compte pour un tiers de sa note de master 2. Il pourra ainsi le comparer à une étude réalisée par un bureau d’étude en 2014. Toutes les données seront ainsi remises à jour et pourront donner une photographie de la filière.

La venue de Guenaël Devillet va aussi lui permettre d’enrichir un nouveau cours sur l’aquaculture qui va démarrer l’année prochaine. Ainsi, il aura un cas supplémentaire avec le paraha peue du Fenua, après le bar de Corse qui est déjà étudié à l’Université de Liège. Le mémoire d’Antonin Cabassud sera déposé mi-août pour un délibéré en septembre. En espérant qu’aucune arrête ne reste en travers de la gorge des examinateurs.

T.I.