Elections territoriale : “c’est reva” pour le premier tour !

Beaucoup de monde dès l'ouverture des bureaux de vote, ce dimanche matin à Papeete.
Beaucoup de monde dès l'ouverture des bureaux de vote, ce dimanche matin à Papeete. (Photo WC)
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(Photo SB)

Depuis 8 heures ce dimanche 16 avril, les électeurs polynésiens se rendent dans les bureaux de vote pour le premier tour de la plus importante élection de la vie politique locale : les territoriales. Tous les cinq ans, cette consultation permet d’élire, au suffrage universel direct et pour cinq ans, les 57 membres de l’Assemblée de la Polynésie française (APF). Lesquels éliront dans la foulée le président du “parlement” tahitien puis le président de la Polynésie française, au suffrage indirect.

Dans les 48 communes, la fermeture des bureaux de vote est prévue à 18h, sauf pour certains bureaux qui fermeront à 19h ( en heure locale si décalage horaire par rapport à Tahiti) : Rurutu aux Australes, Faaa, Mahina, Papeete, Punaauia, Taiarapu-Est, Bora Bora, Taputapuatea, Uturoa, Ua Pou aux Marquises et enfin les Gambier.

Les élections territoriales de 2018 avaient vu la victoire du Tapura huiraatira d’Édouard Fritch lors d’une triangulaire au second tour. Le Président du Pays est soumis à une limite de deux mandats consécutifs de cinq ans. Le premier mandat d’Édouard Fritch ayant été interrompu après seulement quatre ans, le leader du parti rouge a été autorisé à se porter candidat à un troisième mandat à l’élection présidentielle de mai 2023, suite à une décision du Conseil d’État en octobre 2022.

Triangulaire ?

Le principal adversaire du Tapura, le Tavini huiraatira d’Oscar Temaru, a annoncé sa volonté de partir seul et sans alliance au premier tour, fort de son succès aux élections législatives qui ont vu la victoire inédite des trois candidats indépendantistes, un revers majeur pour la majorité.

Le parti bleu ciel, qui positionne le député Moetai Brotherson comme “candidat à la présidence du Pays”, se verrait bien l’emporter sans alliance de circonstance. Oscar Temaru a même prévenu qu’en cas de victoire, il renonçait à demander auprès de l’ONU un référendum d’autodétermination, considérant que ce scrutin des territoriales a la même valeur…

D’autres personnalités autonomistes, qui se sont éloignées du Tapura, tentent également de capitaliser sur le mécontentement vis-à-vis de l’actuelle majorité, et ses erreurs majeures durant la crise Covid-19. L’exécutif a notamment été accusé de laxisme envers l’attitude de plusieurs de ses membres haut placés ayant refusé l’obligation vaccinale, pourtant votée par l’assemblée en 2021, dont Tearii Alpha et Gaston Tong Sang.

Teva Rohfritsh et Nicole Bouteau ont quitté la majorité et courent sous les couleurs de Ia Ora Te Nunaa, tandis que Nicole Sanquer, Nuihau Laurey et Félix Tokoragi ont lancé le parti A Here Ia Porinetia.

L’ex-Tahoeraa huiraatira, devenu Amuitahiraa lors d’un changement sensible de discours sur l’évolution statutaire de la Polynésie française, est conduit par Bruno Sandras, en raison de l’inéligibilité de Gaston Flosse. Heiura-Les Verts reste représenté par Jacky Bryant et Hau Maohi par Tauhiti Nena qui a tenté de bâtir une plateforme, bien vite abandonnée en raison de désaccords par le Here Ai’a et le Te Nati.

Le “sésame” des 12,5 %

Au premier tour, la liste ayant recueilli la majorité absolue des voix dans sa section se voit attribuer la prime majoritaire, puis les sièges restants sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant franchi le seuil électoral de 5 % des voix selon la méthode de la plus forte moyenne, y compris la première liste. Si aucune liste n’obtient plus de 50 % des suffrages exprimés, il est procédé à un second tour entre toutes les listes ayant recueilli plus de 12,5 % des voix, celles ayant recueilli entre 5 % et 12,5 % pouvant fusionner avec les listes qui se sont maintenues. La liste arrivée en tête obtient alors la prime majoritaire, et les sièges restants sont répartis à la proportionnelle selon les mêmes conditions.

(Photo WC)