Edito – “Les vieilles tractations politiques ne font plus recette” par Karim Ahed

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Après les résultats de dimanche soir, les manœuvres des appareils politiques ont commencé pour compter les voix et négocier les soutiens. La traversée du désert peut s’avérer longue et périlleuse avec ce système électoral qui assure aux grands partis une stabilité et condamne les petites formations politiques à l’oubli.

Certaines formations comme Heirua-Les Verts et Hau Maohi ont déjà annoncé qu’elles soutiennent le Tavini, “sans négociation, ni marchandage”. Le parti politique Amuitahiraa de Gaston Flosse n’est pas qualifié. Pour être présent au second tour, il ne lui manquait que 700 voix. Le travail sur le terrain a été visible, mais n’a pas payé en termes de voix et d’adhésion.

Rappelons tout de même qu’à la dernière consultation législative de 2018, le parti de Gaston Flosse a fini second. Malgré le changement de nom, de projet politique et un rajeunissement de cadres, ce parti ne séduit plus ! Gaston Flosse est rentré en négociation avec le Tapura depuis lundi soir. Un rapprochement d’intérêt entre Flosse et Fritch, que Moetai Brotherson qualifie de “marchandage de tapis.”

En effet, dans le cadre de cette loi électorale, il sera invité, tout de même, à négocier avec une formation politique qualifiée. Autrefois, faiseur de roi, aujourd’hui, il est contraint à négocier pour exister ! La vie politique est cruelle. Tous les partis se sont réunis lundi soir en conseil ou en réunion, pour décider de la stratégie à suivre et éventuellement les consignes de vote pour soutenir tel ou tel parti.

Dans ce contexte, en dehors des négociations avec Gaston Flosse, il semble que le Tapura est isolé. La consigne “Tout sauf le Tapura” n’est pas à exclure. Le parti rouge n’a pas de réserve de voix car les partis dits autonomistes sont divisés et le mot est faible.

Le parti de Nuihau Laurey et Nicole Sanquer souhaite se maintenir et défendre ses idées sur le terrain en prenant conscience qu’il est aujourd’hui la troisième voie tant attendue ! Ce parti plaît aux jeunes. Son projet politique est construit autour d’un homme qui a eu les plus hautes responsabilités. Respecté pour son sérieux, Nuihau Laurey, continue à cheminer pour accéder à la gestion de ce pays.

Nicole Bouteau et Teva Rohfritsch, disqualifiés, se prononceront sur le sujet après la consultation des militants, mercredi 19 avril à 9h. Une réunion est prévue à la permanence de Faa’a, pour remercier les électeurs et évoquer le deuxième tour des élections territoriales. Un peu tard comme timing, les listes pour le deuxième tour seront déposées ce mardi avant 18h. Ces deux candidats malheureux n’ont pas convaincu ! La traversée du désert commence pour Nicole Bouteau, sans aucun mandat sauf celui de conseillère municipale à Papeete, alors que Teva Rofritsch peut exister encore sur l’échiquier politique en tant que sénateur.

Le parti indépendantiste assure qu’il ne modifiera pas sa liste pour intégrer tel ou tel soutien. Comme annoncé, certains se verront proposer un portefeuille ministériel nous déclarait lundi matin le candidat Tavini à la présidence de la Polynésie. Il a l’ambition de proposer une ouverture vers les autres formations politiques, à l’instar de Michel Rocard en son temps.

Il souhaite en toute simplicité, à la “manière Moetai, (tout en douceur)”, arriver à faire mieux autour d’un projet fédérateur. Le parti qui sortira des urnes d’ici deux semaines aura une lourde tâche. Outre les défis économiques et sociaux, il devra aussi concilier toute une population divisée autour d’un projet politique. La tâche est immense. Ainsi Albert Camus qualifiait l’artiste : “il doit se mettre au service de ceux qui subissent l’histoire plus que de ceux qui la font”. Le politique est invité à faire pareil !

Karim Ahed