L’immortalité à portée de clic ?

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On le répète à chaque fois qu’on parle de « science-fiction réaliste » : la technologie connaissant une progression exponentielle depuis des décennies, comment savoir ce que nous pourrons faire dans 10 ans ? 20 ans ? 50 ans ? Et dans ces possibles, il y a l’hypothèse de devenir immortel. 

Trois possibilités pourraient s’offrir à nous. La première serait informatique. L’idée serait de pouvoir téléverser nos esprits dans des ordinateurs. Nous serions capables de reproduire le fonctionnement du cerveau, mais également son état à un instant T, c’est-à-dire avec les souvenirs, les façons de penser, bref, la totale.

La deuxième immortalité serait biologique. Les progrès de la science pourraient stopper notre vieillissement et nous permettre de vivre aussi longtemps qu’on le souhaiterait, avec le corps de nos 20 ans. Tout ce qui se sont réveillés avec un dos douloureux en salivent d’avance.

À la croisée de ces deux premières hypothèses, je vous invite à lire la nouvelle (ou visionner la série éponyme) « Altered Carbon ». Pas de spoiler, ou de divulgâchage comme on dit dans la famille à Molière, perso j’ai adoré.

Enfin, la troisième forme de victoire contre la mort qui nous guette est la plus proche de nous technologiquement, mais également la plus dérangeante. Elle consiste à « nourrir » une version adaptée de GPT avec le maximum d’éléments de votre personnalité : SMS, courriels, conversations téléphoniques, etc. Les vivants pourront donc discuter avec « vous », même si le vrai « vous » sera en réalité bel et bien parti pour l’au-delà (ou autre, selon votre croyance).

Cela aurait pu être un délire total, si ça n’avait pas déjà été fait ! John Meyer, directeur de la société Forever Voice [1] vous permet de discuter vocalement avec des intelligences artificielles reproduisant le « caractère » et la voix de célébrités vivantes ou décédées, telles que Barack Obama ou Albert Einstein. Quelle chance que de recevoir des conseils de vie de la part d’Albert Einstein !

Ainsi, avec la « personnalité » et les « souvenirs » d’un être cher disparu, on pourrait faire « plus doucement » son deuil. Voire pas du tout et continuer à discuter avec cette « personne ». Mais à l’instar des multivers, ce ne sont là que des simulacres de réalité, qui n’ont d’intérêt que de capter notre temps de cerveau disponible pour mieux nous vendre des boissons sucrées ensuite. 

La vie, la vraie, celle dans laquelle on ne peut pas faire de « control-z », a une fin. C’est ce qui fait qu’elle a de la valeur. À chacun de décider s’il veut augmenter les statistiques de son personnage dans Fornite, ou celle de son personnage dans la vie réelle, c’est-à-dire lui-même, ou elle-même. J’vous laisse, je vais au jiut.