Huit mois de prison avec sursis pour une atteinte sexuelle sur mineur

Le prévenu a toujours respecté les obligations de son contrôle judiciaire et a même commencé à économiser en sachant qu'il allait devoir indemniser la victime.
Le prévenu a toujours respecté les obligations de son contrôle judiciaire et a même commencé à économiser en sachant qu'il allait devoir indemniser la victime. (Photo YP)
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Un homme de 34 ans était jugé pour atteinte sexuelle sur une mineure de 13 ans pour des actes commis en février 2021 à Papenoo. Après cinq renvois, Il a été condamné le 18 avril 2023 à huit mois de prison avec sursis et une obligation de soins pour traiter ses problèmes d’alcool.

C’est le dernier week-end des vacances scolaires de février en 2021. Deux familles décident alors de partir en randonnée sur la route traversière de Tahiti. Départ de Mahaena pour rejoindre Papenoo, avec une nuit réservée dans un gîte à mi-parcours.

Après le repas et une soirée jeu de cartes, une adolescente de 13 ans s’endort sur un fauteuil dans la partie publique de l’établissement. Quelques heures plus tard, la jeune ado est réveillée par un homme qui l’embrasse de force sur la bouche, il a la main à l’intérieur de sa culotte.

Les cris à son réveil feront immédiatement fuir le jeune homme, la jeune fille court alors dormir dans la chambre de sa mère et raconter la scène. Elle précise ensuite pendant son audition que l’homme en question sent très fort l’alcool, mais que cela est très rapide.

La parole est donnée au prévenu qui s’excuse immédiatement avant même de donner sa version. C’est la même. Il reconnaît qu’il était complètement saoul, il boit en moyenne 10 obus chaque soir de week-end dit-il. Il a vu la jeune fille allongée sur un canapé, s’est allongé à ses côtés, puis dit avoir caressé ses jambes avant de remonter vers son sexe. Il confirme l’avoir embrassée, mais sur la joue.

C’est la tante du prévenu qui gère la pension. Il y vient en haute saison pour donner un coup de main, aider au jardinage ou au nettoyage des lieux. À part une conduite sans permis, il n’a pas de casier. Pas de tentative d’esquive, il reconnaît les faits et confirme qu’il ne retourne plus jamais sur place.

Une fillette traumatisée

L’avocate de la jeune fille met en avant le traumatisme que la victime a subi. Si face au psychiatre chargé de son analyse elle minimise les faits, la jeune fille de quinze ans aujourd’hui porte toujours les séquelles psychologiques de l’agression.

Selon son avocate, elle manque de confiance en elle, d’estime de soi, a peur des hommes et a très peu de relation avec les autres. Elle est aussi légèrement paranoïaque. Son avocate demande 750 000F de dommages et intérêts pour son préjudice moral. Le procureur lui, requiert un an de prison avec sursis.

Pour l’avocate du prévenu, à l’origine de plusieurs renvois depuis les faits, les différentes expertises médicales menées sur son client montrent un net progrès. Si la première avait mis en avant des “retards psychologiques” et un âge mental de 8 ou 9 ans chez son client, la dernière expertise est très bonne.

Il a compris ses actes, trouvé un emploi et a une petite amie. Il a toujours respecté les obligations de son contrôle judiciaire et a même commencé à économiser en sachant qu’il allait devoir indemniser la victime.

Le tribunal le condamne à huit mois de prison avec sursis et aux habituelles obligations de soins et de travail. Il doit aussi indemniser l’adolescente. 

Compte-rendu d’audience : YP