Ona : la marque locale de Lurlyne et Marotea Teihotia

Ona marque Vairao
Lurlyne Richmond et Marotea Teihotia fourmillent d'idées pour développer leur jeune entreprise installée dans le quartier Vainia de Vairao (Photos : ACL/LDT).
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Hommage à un fils

Patron. C’est la traduction française de Ona, nom que Lurlyne Richmond et Marotea Teihotia, 36 et 40 ans, ont donné à leur marque de vêtements et accessoires en référence à leur envie d’entreprendre et à la volonté de réussir. D’un point de vue plus personnel, Ona est le surnom de leur fils, Hitinui, emporté par un accident de la route en 2020.

Un drame qui a poussé la jeune mère de famille à faire une croix sur sa carrière dans l’administration. “J’ai décidé de travailler pour moi-même pour être auprès de mes enfants. Avant, c’était travailler loin pour gagner plus, mais je ne veux plus de cette vie-là. Ce projet en hommage à notre fils a redonné un sens à notre vie“, confie-t-elle. Le logo de la marque, un poing, est également associé à Hitinui, qui avait l’habitude de prendre une pose de boxeur sur les photos. Les croquis ont été réalisés par Marotea Teihotia, puis le couple a fait appel à un graphiste pour un résultat professionnel.

Ona marque Vairao
Petites ou grandes, les nacres sont plébiscitées.

Une touche nacrée

En début d’année, Lurlyne Richmond et Marotea Teihotia ont installé leur entreprise chez eux, à Vairao, dans le quartier Vainia. Une pièce de la maison familiale accueille le bureau et le stock, en attendant l’installation d’un container et la fin des travaux d’extension du garage pour l’aménagement d’une petite boutique. “J’ai commencé les recherches de fournisseurs en janvier dans l’objectif de faire travailler au maximum l’économie locale“, explique Lurlyne Richmond (voir encadré ci-dessous).

Les premières pièces ont été commercialisées au mois d’avril : des vêtements pour hommes et femmes au design moderne, mixés à des chapeaux et des paniers plus traditionnels. Chaque modèle est produit en quantité limitée, avec pour particularité d’arborer une nacre gravée en guise de signature. “On voulait se démarquer et apporter une certaine authenticité à nos produits. Ça plaît beaucoup : les clients râlent s’il n’y a pas la nacre !“, s’amuse l’entrepreneure.

Le succès est au rendez-vous, entre les ventes éphémères au quai de Vairao ou au PK 0 de Teahupo’o, et les commandes en ligne via la page Facebook de la marque. Le couple ambitionne de développer progressivement sa gamme d’ici aux JO 2024.

Ona marque Vairao
Les chapeaux sont confectionnés à Rurutu.

Des partenaires à Tahiti et dans les îles

L’essentiel des collections est produit localement par un imprimeur de Tahiti. Quant aux chapeaux tressés, ils sont réalisés par une artisane de Rurutu. Les nacres à l’effigie de la marque sont gravées par deux entreprises de Tahiti, puis cousues à la main par la sœur de Marotea Teihotia. “Et on va bientôt recevoir nos bijoux réalisés par un cousin des Marquises“, ajoute Lurlyne Richmond, qui tient à faire rayonner un maximum de producteurs locaux autour de ce projet.

Une voiture vendue pour se lancer

Si leurs enfants et une nièce les aident ponctuellement à tenir leur stand de vente en direct, les deux entrepreneurs n’ont compté que sur eux-mêmes pour se lancer dans l’aventure. “On a eu zéro aide, ni de la banque, ni du Territoire. On s’est débrouillé tout seul par choix, et parce que c’était trop compliqué et trop long. On a vendu quelques-unes de nos affaires pour démarrer, notamment un véhicule, et on avait un peu d’argent de côté tous les deux“, raconte Marotea Teihotia, qui épaule sa compagne dans ce projet après son travail.