Hôtels Sofitel de Bora Bora : reprise confirmée pour le groupe Royal Polynesia

L'hôtel Le Sofitel Bora Bora Marara Beach Resort, était fermé depuis 2019 pour travaux. (Photo : Facebook Sofitel Bora Bora Marara Beach Resort)
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Ce lundi 24 avril, le tribunal de commerce de Papeete a confirmé la reprise des deux hôtels Sofitel de Bora Bora par le groupe Royal Polynesia, représenté par Christina Teihotaata, et déjà propriétaire du Royal Bora Bora, du Royal Huahine et du Royal Tahitien, selon Radio 1 qui a relaté l’information lundi 24 avril. Rappelons que le Sofitel Private Island et le Sofitel Marara Beach avaient été placés en redressement judiciaire, le 26 septembre 2022 pour le premier, le 10 octobre 2022 pour le second.

Le Sofitel Marara Bora Bora Beach Resort fermait ses portes en mars 2019 pour travaux. Il n’a jamais rouvert depuis. Début 2020, avant la crise Covid, les travaux étaient à l’arrêt en raison de problèmes de financement du chantier. A partir de mars 2020, le Sofitel Private Island, fermait à son tour ses portes en raison des restrictions sanitaires imposées par le Pays et l’Etat. Il ne rouvrira jamais ses portes.

Suite au placement en redressement judiciaire, six offres ont été présentées pour la reprise de ces deux hôtels appartenant à l’homme d’affaires samoan Frédérick Grey. Seules trois d’entre elles avaient été retenues en mars dernier par le tribunal mixte de commerce de Papeete. En lice pour la reprise, Redcore de Niki Vontas, le groupe City représenté par Teiva Raffin, et le groupe Royal Polynesia, qui a finalement vu son offre retenue.

Cette acquisition permettra, comme l’explique le représentant du groupe, Me Vergier, une extension du Royal Bora Bora, voisin du Sofitel Marara, permettant ainsi une offre supplémentaire d’une cinquantaine de chambres. Il est prévu une ouverture en novembre, indique l’avocat du groupe, avec peu de travaux toujours selon ce dernier. De source proche du dossier, le Sofitel Marara Beach serait pourtant dans un état de délabrement avancé…

Pour les salariés, une vingtaine d’entre eux devraient être repris, selon Me Vergier. Depuis mi-juin 2022, les employés des deux hôtels n’auraient plus été payés. Certains étaient encore présents sur site pour s’occuper des hôtels. Les employés ayant démissionné depuis cette période, n’auraient, quant à eux, toujours pas touché leur solde de tout compte.

Pour le Sofitel Private Island, aucune information sur son futur n’a, pour le moment, été communiquée.

La chute de l’empire de Frédérick Grey

Frédérick Grey (à gauche), en 2018, aux côtés de l’ancien Haut-commissaire de la République en Polynésie française, René Vidal. (Photo : Facebook Haut-commissariat de la République en Polynésie française)

Au sommet de sa gloire, l’homme d’affaire samoan possédait cinq hôtels sur le territoire : l’ex-Méridien Tahiti à Punaauia acheté en 2012, l’hôtel le Manava Beach Resort & Spa à Moorea acheté en 2017, les deux hôtels Sofitel à Bora Bora et le Sofitel Kia Ora Moorea Beach Resort situé sur l’île sœur tous achetés en 2016. Il possédait également la plus grosse agence réceptive de Polynésie française, Tahiti Nui Travel. Il employait alors environ 500 personnes sur le territoire.

Mais la crise sanitaire de Covid-19 est passée par là… Et depuis, l’empire du Samoan s’est peu à peu effrité. L’homme d’affaires Louis Wane a racheté le Sofitel de Moorea en 2020 et l’agence Tahiti Nui Travel en 2022. Le Manava de Moorea a été vendue au groupe South Pacific Management en 2020. Enfin, les deux hôtels de Bora viennent d’être repris par le groupe Royal.

Seul l’avenir de la dernière propriété de Frédérick Grey, l’ex-Méridien Tahiti, renommé le Tahiti Ia Ora Resort en 2018, reste en suspens. Son sort sera discuté le 11 mai prochain au tribunal mixte du commerce. Ce dernier avait fermé ses portes au début de la crise sanitaire sans jamais les rouvrir non plus. Il avait été placé en redressement judiciaire en novembre 2021. Les employés, ont quant à eux été licenciés économiquement fin mars 2023. Un représentant syndical de l’établissement, nous confirme, ce 25 avril 2023, que les soldes de tout comptes des salariés n’ont toujours pas été payés.