Portrait – Mehiti Amaru, femme entrepreneure catégorie poids-lourds

Mehiti Amaru conductrice engins Presqu'île
À bord de son camion, Mehiti Amaru ne manque pas de travail (Photos : ACL/LDT).
Temps de lecture : 2 min.

Aux commandes dès 3 ans

Si vous résidez à la Presqu’île, vous avez peut-être eu l’occasion de croiser Mehiti Amaru sur un chantier. Originaire de Paea et Pueu, la jeune femme de 22 ans réside à Taravao. Camions, pelles hydrauliques et compacteurs n’ont aucun secret pour elle. Il faut dire qu’elle est issue d’une famille d’entrepreneurs. “J’ai commencé très jeune. À trois ans, j’accompagnais déjà mon père sur des chantiers. Je chargeais le camion de terre avec la tractopelle pour m’amuser“, se souvient-elle au sujet de ses jouets hors normes, loin des modèles miniatures plébiscités par les enfants.

De père en fille

Mehiti Amaru conductrice engins Presqu'île
“Avec sa mère, nous sommes vraiment fiers d’elle”, confie son père.

Après deux années d’études supérieures en économie freinées par la pandémie de Covid-19, Mehiti Amaru entre dans la vie active. “Trouver un travail, c’est difficile, alors je n’ai pas cherché très loin : j’ai suivi le chemin de mon père et de mon grand-frère. C’est ma mère qui s’occupe de l’administratif“, explique-t-elle.

La jeune entrepreneure décide de créer sa propre entreprise en 2020. “Depuis petite, elle monte sur les machines”, confirme son père, Irvin Amaru. “Je l’ai toujours encouragée. Quand elle m’a dit qu’elle voulait en faire son métier, je lui ai répondu qu’il allait falloir se lever tôt ! Le fait qu’elle se soit lancée, ça m’a motivé à aller de l’avant. Avec sa mère, nous sommes vraiment fiers d’elle. Elle apprend vite : elle est passée à la vitesse supérieure”, poursuit-il, en misant sur un apprentissage en continu sur le terrain.

Un métier “très prenant” qui “paie bien”

Terrassements, remblais et enrochements font partie de son quotidien, de même que les chantiers d’urgence, comme les éboulements, et les bases de la mécanique. D’un naturel plutôt réservé, Mehiti Amaru n’en est pas moins déterminée. “C’est vrai que les clients peuvent parfois être surpris, mais quand ils voient que le travail est fait, ils sont contents : c’est tout ce qui compte !”, remarque la jeune femme, quant aux éventuels aprioris. “C’est un métier qui me plaît, avec des avantages et des inconvénients, comme pour tout. Le temps peut être vraiment mauvais, mais j’aime travailler en extérieur. C’est un travail qui paie bien, mais qui est très prenant. Je peux travailler tous les jours, du lever jusqu’au coucher du soleil. Je ne manque pas de travail : j’ai des chantiers jusqu’à la fin de l’année”, précise-t-elle.

Autant de sollicitations qui lui ont permis de financer l’achat qu’un nouvel engin, l’an dernier, tandis que d’autres acquisitions se profilent pour développer son entreprise. “Je n’ai jamais envisagé d’être salariée. J’ai toujours voulu travailler pour moi-même. Je suis fière de mon métier, même si je suis l’une des seules femmes de la famille à avoir choisi cette voie”, conclut-elle, avant de se remettre à l’ouvrage sur son chantier du jour.