Il menace les gendarmes avec une hache et un couteau, six mois de prison ferme

Le procureur a appuyé ses réquisitions sur la dangerosité de la situation et le degré élevé des menaces. (Photo YP)
Le désormais ex-gardien écope bien d'une interdiction définitive d'exercer, ainsi que d'une peine de deux ans de prison, dont une année avec sursis, la partie ferme étant aménageable. (Photo YP)
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Le 23 avril 2023 à Huahine, les gendarmes sont appelés par un père de famille pour calmer un de ses fils de 25 ans, en pleine crise de colère dans la maison familiale. Sur place, le prévenu insulte et menace de mort les forces de l’ordre, armé d’une hache et d’un couteau. Il a été condamné en comparution immédiate le 28 avril à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis.

Un quartier familial à Parea. Une dizaine de personnes vivent sur place, dont le prévenu. De nature nerveuse, il explique manquer parfois d’intimité, avec une mère “toujours sur son dos” dit-il. Comme ce jour-là, où elle le regarde se faire à manger alors qu’un repas a déjà été servi.

C’est l’idiote raison de la dispute, dispute qui dégénère et se transforme en crise de colère. Il crie, casse, menace les autres membres de la famille au point que le père appelle les gendarmes. La mère du prévenu, pendant sa première audition, indique qu’elle aurait aimé qu’il n’appelle pas. Elle reconnaît être habituée aux crises de colère de son fils et pense qu’elle aurait pu gérer la situation, mais le premier binôme en uniformes arrive.

Face à la maison, alors qu’ils demandent à l’énervé de s’approcher, le jeune homme refuse et les premières insultes à l’encontre des forces de l’ordre sont décochées quelques secondes seulement après leur arrivée : “Dégagez les poulets !” et autres formules plus insultantes.

Après quelques tentatives de négociation infructueuse, l’homme part derrière la maison, puis revient armé d’une hache et d’un couteau. “Je vais vous crever !” hurle le jeune homme.
Le président du tribunal lui demande pourquoi il a réagi comme ça : “J’avais peur” répond-il. Il sous-entend que les gendarmes sont armés et qu’ils peuvent tirer.

“Il n’aime pas trop les popa’a”

Face à la colère indomptable de l’homme armé. Les deux premiers gendarmes, popa’a, appellent des renforts, trois militaires polynésiens. Le président du tribunal tente de savoir si cela a eu un impact sur le comportement du prévenu.

Dans son témoignage, sa mère déclare : “il n’aime pas trop les popa’a”. Une impression qui semble confirmée par les faits, car à l’arrivée de la deuxième brigade, le fan d’arme blanche se calme, accepte de discuter, puis l’interpellation se fait sans nouvel incident. Le prévenu dément avoir réagi en fonction de la couleur de peau.

Le procureur appuie ses réquisitions sur la dangerosité de la situation, le degré élevé des menaces et la peur des gendarmes “qui sont des êtres humains”, face à un homme incontrôlable qui scande qu’il n’a “pas peur de mourir”, “pas peur qu’on lui tire dessus”.

Pour le ministère public, “il est inadmissible de menacer les forces de l’ordre”. Le procureur souhaite une peine de 18 mois de prison dont un an avec sursis., avec maintien en détention pour la partie ferme. Le tribunal suit les réquisitions. Le jeune homme, désormais incarcéré, doit aussi dédommager les deux gendarmes menacés à hauteur de 30 000F.

Compte-rendu d’audience : YP