Marc Ploton dit Maco, président de l’AS Arue depuis 30 ans, voudrait passer la main 

Marc Ploton dit Maco préside l'AS Arue et la section foot depuis de longues années. Il aimerait passer le relai, il espère que les jeunes pourront continuer à jouer alors que le manque de coachs se fait durement sentir. (Photos : SG/LDT)
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Ancien directeur d’école, Marc Ploton dit Maco est très investi au sein du club l’AS Arue depuis une trentaine d’années. Il en est le président, il est également vice-président délégué du comité exécutif de la Fédération tahitienne de football (FTF).

Affaibli par un cancer puis un problème cardiaque, il souhaite aujourd’hui, à 72 ans, passer la main, non sans quelques appréhensions. 

Marc Ploton, dit Maco.

“Je vais tenir jusqu’à la fin de l’année (à la tête de l’AS Arue) mais je voudrais passer le relai. Je ne sais pas qui voudra me remplacer. Quand on est président de club, il faut aimer le sport et être disponible. En ce qui me concerne, le football, c’était toute ma vie” souligne Maco. 

Président de l’AS Arue qui compte plusieurs sections : volley, basket, va’a, cyclisme rugby et bientôt futsal, Maco est en effet aussi président de la section football. “C’est ma passion, j’ai grandi avec le premier club, Tamarii Nahiti, créé par mes parents, avec l’aide de Monseigneur Hubert Coppenrath et de monsieur Taero, le père de Lucette. J’ai baigné là-dedans toute ma jeunesse. Je suis un enfant et un joueur de Arue !” raconte t-il. 

Aujourd’hui, son départ ne le laisse pas serein. Outre ses interrogations sur la relève à son propre poste, il soulève un problème majeur : l’encadrement des jeunes. 

“On essaye de faire le maximum pour occuper les jeunes, ils se cherchent, surtout les jeunes de 15, 16 ans jusqu’à 21 ans, mais ce n’est pas facile. Je suis à la recherche de personnes de bonne volonté qui pourraient s’occuper des enfants… Nous avons les enfants mais pas l’encadrement”. En effet, dans l’idéal chaque catégorie ((U7, U9, U11, U13, U15, U18) devrait disposer de deux coachs. Ce qui est loin d’être le cas. Arue mais aussi de nombreux autres clubs rencontrent des difficultés à recruter des entraineurs et par la même occasion à se structurer. 

“J’ai été obligé de fermer l’équipe des U15 il y a deux mois. Ça me fait mal au cœur car les jeunes veulent jouer. Du coup, s’ils le peuvent, ils vont jouer ailleurs” déplore Maco qui précise que les catégories obligatoires présentent des avantages mais aussi de fortes contraintes pour les petits clubs qui peinent à maintenir des équipes. 

“Je vais terminer l’année ainsi mais pour la saison à venir, 2023/2024, je suis vraiment à la recherche de personnes qui accepteraient de donner de leur temps le mercredi après-midi, le vendredi après-midi et, de temps en temps, le samedi pour les compétitions. Je peux rémunérer à la séance. Ils peuvent venir sans diplôme et ils vont bénéficier de la formation au sein de la Fédération tahitienne de football”. 

Le stade de Arue au sein du complexe sportif Boris Léontieff.

Maco travaille actuellement avec du personnel de l’armée, des passionnés de football motivés mais seulement de passage, ce qui ne facilite pas l’évolution des équipes. 

“Je suis un compétiteur, Arue mérite mieux ! ” dit-il. Il attend de la part de la commune une vraie politique du sport en concertation avec l’AS Arue. “Je ne dis pas que la mairie ne nous aide pas puisque nous avons une subvention de 8 millions par an dont 2 millions pour la section football mais son service de la jeunesse organise des évènements et ne nous consulte pas” constate t-il. “J’ai souvent comparé le complexe sportif à un magasin chinois : tout le monde peut venir à sa guise, même des personnes extérieures à la commune, on y pratique de tout et on y trouve de tout. Il faudrait une réglementation et une organisation. Le stade est un champs de patates a constaté récemment un visiteur de la FFF…” poursuit-il. 

Le football, chevillé au corps, Maco espère, plus que tout, le club continuera à exister dans les meilleures conditions après son départ.

L’équipe junior des Tamarii Nahiti sur la plus haute marche du championnat de 1969. Ils avaient battu Vénus, 3 à 1, à Fautaua. Debout de gauche à droite : Théodore Céran-Jérusamlémy, Alfred Virassamy, Lucien Vernaudon, Siki Teuira, Gérald Veraudon, Gérard Grand et Vito Salem. Accroupis : Maco Ploton, Hélias Salem, Léonard « Kiki » Siou, Rudolph « Tiare » Sierfoc et Raphaël Boosie. (Photo : mairie de Arue)