Boxe : Soirée spéciale vahine – Les jeunes filles brillent aussi sur le ring

Petites et grandes se sont vaillamment affrontées sur le ring devant un public venu nombreux pour les soutenir. (Photo : Jean-Marc Monnier)
Petites et grandes se sont vaillamment affrontées sur le ring devant un public venu nombreux pour les soutenir. (Photo : Jean-Marc Monnier)
Temps de lecture : 3 min.

Le Temarono Boxing Club a organisé le week-end dernier dans la salle multisport de Fautaua à Pirae sa toute première soirée de boxe réservée aux féminines. La plus jeune des combattantes, Kaia Chan, n’avait pas plus de six ans, et la plus lègère, Tevaiora Maitau Teahui, pesait à peine plus de 27 kilos ! Présidée par Roméa Temarono, cet événement avait pour but de mettre les vahine quel que soit leur âge, leur poids et leur expérience, à l’honneur, même si plusieurs combats masculins figuraient également au programme.

Des vahine en tête d’affiche

“Habituellement, ce sont toujours des combats avec des hommes à l’affiche et parfois quelques féminines, mais là c’est l’inverse et cela n’avait jamais été le cas en Polynésie française” explique Hitirere Temarono. Mère de pas moins de quatre boxeuses dont une a déjà été championne de France, celle-ci fait de son mieux pour pousser la gente féminine à s’intéresser à ce que l’on appelle le “noble art”. Pas loin d’une trentaine de boxeuses se sont ainsi succédé sur le ring de la Fédération de boxe anglaise de Polynésie française (FBA-PF)

Sur les traces de leurs aînées

“Ici c’est très difficile d’avoir beaucoup de filles sur les rings, mais j’ai vu en métropole en 2021, lorsque j’ai accompagné ma cadette aux Championnats de France, que la boxe féminine se développait beaucoup. Alors pourquoi pas chez nous ?” ajoute la maman de Hereani. La jeune boxeuse avait même été sélectionnée pour participer aux Trophées du sport l’an dernier. Sa sœur aînée, Erena Temarono, 21 ans, s’est elle aussi lancée dans la boxe, et du coup leurs deux plus jeunes sœurs, Herehau et Hinanui, âgées respectivement de 12 et 16 ans, se lancent elles aussi sur les traces de leurs deux aînées.

Bref, une véritable saga familiale qui va forcément laisser des traces dans l’Histoire pugilistique locale.

Le Temarono Boxing Club a organisé vendredi dernier à Fautaua sa toute première soirée de boxe réservée aux féminines. (Photo : Jean-Marc Monnier)

Erena Temarono, 21 ans, née à Papeete, boxeuse

“Ça fait mal quand on reçoit des coups”

Dans quelle catégorie évolues-tu ?

Je boxe dans la catégorie des plus de 91 kg et je pèse 96 kg. Je fais de la boxe depuis 2015 et j’ai commencé vers l’âge de 15 ou 16 ans. Ma maman est la fondatrice du club qui porte son nom mais avant, il n’y avait que ma petite sœur Hereani qui faisait de la boxe. Moi cela ne me disait rien d’aller faire de la boxe, mais petit à petit, on l’a accompagné, et on s’est dit qu’on allait nous aussi nous mettre à la boxe.

Quel a été son parcours et le tien ?

Elle est ensuite partie aux Championnats de France où elle a décroché le titre, et quand je l’ai vu combattre, monter sur le ring, j’ai ressenti de la fierté. Je suis allé la voir, je l’ai soutenu dans ses débuts, et ça m’a poussé pour la suivre. J’avais commencé à Moorea avec D’Esly Grand-Pittman, je suivais ses entrainements juste pour le fun, et ensuite je me suis lancée pour être Championne de Polynésie, en 2017 et 2018. J’ai perdu mes premiers combats, mais je n’ai pas abandonné, et au fil du temps j’ai continué jusqu’à décrocher le titre.

Quels sont tes projets maintenant ?

Je ne sais pas du tout (rires…) J’ai passé mon baccalauréat au Lycée du Diadème, puis je suis allé à l’Université à Outumaoro où j’ai étudié le tahitien, mais là je fais du baby-sitting en attendant de trouver mieux. Je ne cherche pas de travail pour le moment puisque j’aide mes parents à faire les tâches ménagères et l’administration, mais je m’investis plus dans la boxe.

Et dans la boxe ? En France ? Aux Jeux du Pacifique ?

Je retente le championnat de Polynésie cette année, mais personnellement je ne souhaite pas aller aux Championnats de France ni aux Jeux du Pacifique. Mais pourquoi pas, pour faire plaisir à ma maman surtout, pour la remercier de tous les sacrifices qu’elle a fait pour nous.

Qu’est ce qui te plait dans la boxe ?

Les entraînements surtout ! Les combats, c’est bof, parce que ça ne dure que trois fois deux minutes, et c’est un temps très court. Alors que les entraînements, c’est quand même plus long. De plus les combats, parfois ça fait mal quand on reçoit des coups. Mais ça fait réfléchir et après, tu te dis que tu peux faire mieux et tu progresses.

Erena Temarono (à gauche) et sa sœur Hereani qui a été Championne de France, sont deux espoirs féminins du Noble art polynésien. (Photo : Jean-Marc Monnier)
Chez les Temarono, une chose est sûre, la boxe est une affaire de famille et se transmet de mère en filles ! (Photo : Jean-Marc Monnier)
C’est en démarrant jeune que l’on forme les athlètes de demain, tant chez les garçons que chez les filles. (Photo : Jean-Marc Monnier)