New tech – Quels projets pour la Polynésie numérique de demain ?

Moetai Brotherson à la finale du concours de codage et robotique, au collège de Punaauia. "Avant d’être député je suis ingénieur informaticien de formation et dans ma jeunesse j’ai été ce qu’il convient d’appeler un programmeur fou" reconnaît le futur président du Pays. (Photo M.Brotherson)
Moetai Brotherson à la finale du concours de codage et robotique, au collège de Punaauia. "Avant d’être député, je suis ingénieur informaticien de formation et dans ma jeunesse j’ai été ce qu’il convient d’appeler un programmeur fou" reconnaît le futur président du Pays. (Photo M.Brotherson)
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En prévision de l’élection prochaine pour la première fois d’un informaticien à la tête de la Polynésie, intéressons-nous aux grands projets du numérique qui pourraient être mis en place dans les années à venir.

Le conseil des ministres du Gouvernement sortant a entériné le 12 avril dernier les projets de Journal Officiel numérique et d’identité numérique. Ce sont des projets importants, dont la mise en œuvre ne sera pas triviale.

Une fois l’identité numérique installée, moyennant une adaptation chez les différents acteurs, tout devient plus simple. Ainsi, avec le coffre-fort numérique et le système du “Dites-le nous une fois” voulu par M. Emmanuel Macron, vous pourrez aisément transmettre vos documents officiels à votre mairie, votre assureur ou autre.

Avec un certificat RGS 2*, vous pourrez signer numériquement vos actes de vente ou d’achats, contrats et autres depuis votre ordinateur, ou votre ordiphone. Et on peut ainsi rêver de recréer en Polynésie la X-road estonienne.

Notre éloignement géographique nous permet d’envisager des offres de “data glaciers”, sauvegarde à froid de derniers recours pour les entreprises du monde entier.

Si vous ne comprenez rien à ce charabia, vous faites partie de la majorité. En effet, ces technologies sont relativement nouvelles mais surtout peu usitées. Là où (presque) tout le monde sait télécharger une application sur son téléphone, peu savent comment chiffrer des données ou détecter une arnaque par e-mail. Ainsi, la formation, qu’elle soit personnelle ou professionnelle sera essentielles. Et de façon plus large, la lutte contre l’illectronisme permettra à chacun d’intégrer le va’a numérique.

Notre futur président, titulaire d’une maîtrise en informatique, le sait pertinemment et a ainsi parlé d’école de codages. Mais le grand public devra faire l’effort de se familiariser avec des concepts un peu plus poussés que le simple courriel.

Pour vérifier que tout est fait correctement dans notre administration polynésienne, l’open-source et l’open-data auront une place prépondérante. De permettre au plus grand nombre de vérifier le code source des applications utilisées est un des meilleurs gages de sécurité et de confiance. Cela s’appelle la sécurité par la transparence.

Mais bien que tous ces projets soient importants, il ne faut pas oublier que l’informatique, tout comme le progrès, est un outil au service de l’humain, et non l’inverse. Nous devons donc garder toujours possible l’accomplissement d’une formalité administrative en pur “analogique”, c’est-à-dire avec du papier et un stylo, à un guichet, en discutant avec un autre être humain. Nos matahiapo nous ont élevés sans informatique, ne les obligeons pas à s’y mettre maintenant.

Pita