Edito – “Moi président, je pratiquerai l’ouverture” par Karim Ahed

(Photo LDT)
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“L’élection du président de l’assemblée de la Polynésie française s’est déroulée, jeudi à Papeete, dans un climat serein, le Tavini disposant d’une confortable majorité de 38 sièges. Sans surprise, le candidat désigné du parti indépendantiste, Antony Géros a été élu avec le plein des voix de son camp, plus les trois voix de A Here Ia Porinetia. Le Tapura n’a présenté aucun candidat.

Dans la foulée, comme le prévoit le règlement, le nouveau président a procédé à l’élection des membres du bureau. Antony Géros a proposé d’offrir la fonction de troisième vice-présidente à Nicole Sanquer, ce qui a déplu au groupe Tapura. La sénatrice-représentante Lana Tetuanui, qui estime que le règlement intérieur ne permet pas d’intégrer un représentant s’il n’appartient pas à un groupe représenté à Tarahoi, a fait bruyamment connaître son désaccord.

Son “rappel au règlement” a pu apparaître décalé mais en vérité, c’est d’abord une accusation à caractère politique que Lana Tetunui développait. Sans doute l’élue Tapura cherchait-elle ainsi à jeter le doute sur le positionnement politique, et donc institutionnel, des trois élus du parti A Here Ia Porinetia… Sont-ils toujours autonomistes ?

Le soutien au président de la “maison du peuple”, puis l’offre de la nouvelle majorité d’intégrer Nicole Sanquer au bureau de l’Assemblée en qualité de troisième vice-présidente peuvent laisser penser que des discussions ont eu lieu en amont. Lana Tetuanui cherche à démontrer que l’électorat autonomiste du A Here Ia Porinetia aurait été berné.

Soulignons au passage que rien n’empêchait le Tapura de prêter quelques élus à A Here Ia Porinetia pour former un groupe et travailler à effacer les mésententes au sein du camp autonomiste. Les responsables Tapura pourraient prendre exemple sur le Tavini qui, malgré une victoire indiscutable, s’est gardé jusqu’alors d’enfoncer l’ex-majorité devenue minorité.

La réconciliation nécessaire pour espérer revenir aux commandes du Pays et proposer un projet viable à la population n’est visiblement pas prévue pour demain. Un proverbe ne dit-il pas que “le vrai plaisir de la dispute, c’est la réconciliation” ? Un jour peut-être !”

Karim Ahed